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Le poker en ligne d’EspaceJeux acquiert les défauts du bingo charitable

Publié le 17 juin 2012 par Alain Dubois

La semaine dernière, j’ai publié trois textes au sujet du logiciel Holdem Manager : (1) L’interlocuteur d’Akakakir, (2) Rapacité pokérique, et (3) Le hibou qui domine un chevreuil. Ces textes ont provoqué des réactions intenses. Avec les snobs du poker et les vampires, il fallait s’y attendre. Mais, il y a plus.

Bingo
Dans le domaine du jeu, une des pires aberrations sociales est certainement le bingo charitable. Auparavant, celui-ci était géré bénévolement par la Saint-Vincent-de-Paul dans les salles paroissiales. Mais, le bingo est surtout populaire dans les milieux socioéconomiques défavorisés. Dans le fond, ce sont les pauvres qui sont appelés à faire la charité aux pauvres. Puis, on a tassé les bénévoles pour les remplacer par des compagnies qui, maintenant, bouffent les bénéfices en frais d’opération. La devise Que les pauvres s’aident eux-mêmes! n’a pas pu éviter d’aboutir ailleurs qu’au Prey on the poor!

Règle générale, l’industrie étatique du jeu est ainsi. C’est une taxe régressive qui fait porter aux défavorisés un plus grand poids du développement socioéconomique. Et, Loto-Québec fait preuve de zèle pour dresser la liste de tout ce qu'elle prétend qui n’existerait pas au Québec si cette taxe régressive était gérée autrement.

La semaine dernière, j’ai publié trois textes au sujet du logiciel Holdem Manager : (1) L’interlocuteur d’Akakakir, (2) Rapacité pokérique, et (3) Le hibou qui domine un chevreuil. Ces textes ont provoqué des réactions intenses. Avec les snobs du poker et les vampires, il fallait s’y attendre. Mais, il y a plus.

Sur les forums, comme dans les commentaires sur JeuEnLigne.ca, difficile de ne pas y percevoir l’hostilité de joueurs peu fortunés pour qui le poker en ligne représente essentiellement ce qu’ils peuvent espérer tirer de l’économie québécoise. Au diable le poker, pas question de se voir privé d’un outil de revenu. Sur les forums, on clame bien des succès. Mais, on y trouve en même temps des gens qui sautent sur les quelques dollars que Loto-Québec offre en bonus lors de la création de nouveaux comptes. Si une étude digne de ce nom était réalisée, je serais bien curieux de savoir combien de personnes âgées, au Québec, ont ouvert des comptes à EspaceJeux uniquement parce que fiston avait impérativement besoin d’une nouvelle adresse postale … c’est-à-dire du bonus en argent, et surtout de l’occasion gratuite de gagner une entrée à des tournois plus importants via le tournoi des recrues où un vétéran a plus de chances de gagner.

Difficile aussi de ne pas voir qu’on n’a pas affaire à une population sur-éduquée. J’exagère certainement, mais au texte, on a parfois l’impression de se situer davantage au niveau de l’analphabétisme fonctionnel. À l’argumentaire, on constate aussi la manière dont on essaie de faire flèche de tout bois. Sans structure consumériste adéquate, ces joueurs se tirent dans le pied. On n’aimera pas cette conclusion. On déchirera des chemises. On insultera. La réalité restera la même. EspaceJeux-poker est destiné à une performance déficitaire tant et aussi longtemps que le vautour sera avantagé au détriment du joueur récréatif … parce que chez les vautours, il n’y a pas d’argent … parce que le millionnaire à plumer n’est pas sur EspaceJeux-poker.

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