Pense-t-on par soi-même ?
Publié le 18 juin 2012 par Christophefaurie
Ce blog m’a sorti du néant intellectuel. J'étais muré dans mes certitudes, me dis-je aujourd'hui. Grâce à lui, j’ai découvert beaucoup de problèmes difficiles à résoudre. Mais, pour
autant, est-ce que ma pensée a évolué ? Deux observations m'affirment, paradoxalement, que non :
- Depuis toujours, je suis assez proche de l’opinion
majoritaire et de ses nuances fortes, avec toutes leurs fluctuations. Pas de
changement ici.
- J’ai mal connu mon père, homme très discret. En particulier,
une (petite) partie de sa vie échappait à sa famille. Il lisait beaucoup, mais
ne parlait pas de ses lectures. Je me demande maintenant s’il ne menait pas une
réflexion sur des sujets de société. En fait, il s’intéressait au même type de
livres que moi, aujourd’hui. Et je me demande s’il ne poursuivait pas le même
type d’interrogations, et s’il ne le faisait pas de la même façon : par
enquête bibliographique. Il est même possible qu’il ait eu les mêmes sujets
d’indignation épidermique que moi. Mais, contrairement à moi, cette quête était
personnelle. Il ne cherchait pas à changer le monde. Héritage de ma mère.
Quatre hypothèses :
- Ma réflexion n’a pas eu d’impact fort sur ma façon d’agir.
Je reste marqué par mes origines.
- Justement, je suis resté attaché à mes origines, et non
à la culture des classes dirigeantes françaises.
- Nos décisions non raisonnées sont peut-être
raisonnables, puisque la raison ne parvient pas à les remettre sérieusement en
cause. La raison rationalise l’inconscient ?
- Pour que le travail de la raison change vraiment le
cours de notre vie, il faut qu’elle ait eu le temps de construire une sorte de modélisation du monde qui lui donne un avantage concurrentiel.
Est-ce ce que les scientifiques entendent par le fait qu’il faudrait dix ans pour faire un génie ?