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Des lendemains qui déchantent

Publié le 18 juin 2012 par Despasperdus

Les principaux médias l'affirment :

La gauche l'emporte en France et la droite en Grèce !

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Comme c'est simple ! Tout le monde respire. Surtout l'oligarchie et la troïka (UE-BCE-FMI).

Et maintenant. Le changement ?

Il sera homéopathique en France.

S'appuyant sur sa majorité parlementaire absolue - sans devoir négocier avec le Front de gauche - le gouvernement Ayrault pourra respecter la règle d'or et les dogmes néolibéraux.

Dans un environnement européen délétère, le président Hollande jouera les chevaliers blancs, à la fois en quémandant auprès de ses partenaires quelques mesures symboliques de croissance pour paraitre progressiste, et en vantant son action auprès du peuple français qu'il qualifiera de protectrice par comparaison à la Grèce, l'Espagne, le Portugal, l'Italie ou l'Irlande.

En fin de compte, il sera dit que le hollandisme est le nom du sarkozisme normal, débarrassé de ses scories les plus droitières mais enrobé d'une bonne couche de vaseline sociétale pour faire "gauche" et parce que le sociétal ne coûte rien au budget de la Nation, le tout avec un zest de social pour parfaire l'enfumage....

Le changement n'aura pas lieu en Grèce.

Syriza progresse mais insuffisamment pour remporter les élections. Sa progression est spectaculaire avec 28 % des suffrages alors qu'il obtenait 17 % fin mai et à peine plus de 4 % en 2009.

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Le front de gauche grec a affronté une armée médiatique et politique internationale. Des dirigeants européens se sont crus autorisés, à l'instar des Merkel, Hollande, ou Moscovici, à intervenir dans le débat politique grec en participant à la propagande anti-Syriza. Le Financial Times a même publié une version de son torchon en langue grecque pour aider la droite.

La présidentielle en France et les législatives grecques ont révélé combien nos démocraties sont encadrées, voire verrouillées. Certes, en théorie, une voix vaut une voix, et n'importe quelle organisation politique peut se présenter aux élections, et prétendre gagner pour gouverner.

Sauf qu'en l'espèce, les institutions, le mode électoral et les médias sont autant de verrous qui interdisent la voie au changement et à l'alternative politique, si bien que seule est autorisée l'alternance entre des partis qui ne remettent en question ni l'économie de marché, ni l'idéologie néolibérale . Mauvaises nouvelles, d'autant qu'il faudra rectifier certaines erreurs internes (personnalisation, focalisation anti FN..).

A l'aune des éléments précités et malgré une ligne politique exempt de compromission et une force militante exemplaires, l'échec du Front de gauche et de Syriza entre dans la logique des choses. Le chemin de la révolution citoyenne par les urnes risque d'être long tant le système est cadenassé, à moins que des événements extérieurs et imprévus, comme l'irruption d'un fort mouvement social, le fragilisent...


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