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Souleïman (CM2) raconte sa course contre la faim

Publié le 19 juin 2012 par Cmasson
Souleïman (CM2) raconte sa course contre la faim

Pour la première fois les élèves de CM2 de l'école Julie Daubié participaient à la Course Contre la Faim.
Souleïman raconte......

La course action contre la faim

Avant la course:

La veille avant la course, j'étais content que ma mère ait fait des spaghettis pour le dîner parce que ce sont des sucres lents et que ça pouvait m'aider.
Le matin avant d'aller faire la course, j'étais content d’y participer et stressé en même temps.
Pendant toute la matinée, je pensais à la course.
Lors du trajet de l'école au collège, j'ai demandé à Mohamed-Ali, s'il pouvait me donner un parrain et il a été d’accord.
Je me suis dit que je serais fier d’avoir fait cette action.
Lorsque nous sommes partis au collège, je stressais de plus en plus.
Arrivé sur le bord du parcours lorsque le professeur de sport a dit dans trente secondes ça va commencer, j'ai demandé à Mohamed-Ali s'il pouvait y aller en premier tellement que je stressais et je tremblais. Il a été d'accord et je me suis un peu plus calmé.
Vingt secondes plus tard, la course commença.

Durant la course:

Mohamed-Ali commença la course et moi je comptais ses tours.
Au premier tour, il courut à fond, au deuxième il marchait, alors je lui ai dit : « Respire, expire et trottine », du quatrième jusqu'au dixième tours, il a beaucoup marché alors je l'encourageais pour qu'il coure un peu plus. Dès que les vingt minutes sont passées, j'ai été étonné qu'il ait fait quatorze tours et j'avoue qu'il a fait des progrès.
Dès que je me suis levé pour aller sur la ligne de départ, mes jambes étaient engourdies parce que je m’étais assis pendant vingt minutes. Dix secondes avant le départ, tellement que je stressais, je n'arrêtais pas de parler à Nadir.
Lorsque le professeur de sport a donné le départ, j'ai couru vite jusqu’au deuxième tour puis j’ai trottiné jusqu'au quatrième tour. Là, je me suis arrêté pendant un court instant, environ 5 secondes pour récupérer un tout petit peu et c'est à partir du sixième que j’ai commencé à me fatiguer énormément.
La fatigue venait vite avec le soleil. A chaque fois que je voulais m'arrêter pour récupérer, je pensais aux enfants qui meurent de faim en République Centre Africaine et je me disais : « Tu peux tenir encore un tour sans t'arrêter » et je pensais à l'action que j'étais en train de faire.
Après 12 minutes de course, moi qui croyais avoir fait 10 tours, Mohamed-Ali m'a dit que j'avais fait 17 tours. Ca m'a motivé. Du 7ème au 22ème tour ma maîtresse, Mme Munich me disait : «C'est bien Soulaiman, continue», elle m’encourageait.
Lorsque j'ai terminé le 22ème tour, j'étais tellement fatigué que mes lèvres étaient toutes sèches et ma langue pendait. En plus, le soleil nous tapait sur la tête.
Il restait 1min30 et je voulais marcher jusqu'à la fin.
Puis ma maîtresse m’a dit : « Allez Soulaïman, tu peux le faire, pense aux enfants qui meurent de faim, allez, aide- les». Alors, j'ai couru et j'ai réussi à faire un tour de plus, grâce à la maitresse.
Le dernier tour, je l'ai fait en pleurant tellement que j'avais la bouche toute sèche, un gros point de côté et une chaleur intense me tapait sur la tête.

Après la course:

Lorsque le professeur de sport siffla la fin de la course, je suis sorti du parcours avec une émotion profonde, à la fois de fierté et de joie. J'étais très très très fier d'avoir fait 23 tours, je tapais la main de mes amis et avec Nadir, nous sommes allés aux toilettes pour se rafraichir la tête .
Puis, la maîtresse nous a donné un gâteau pour reprendre des forces.
Je me suis dit que j'avais fait le sport du week-end !.

Quand on est rentrés chez nous, j'étais tellement fier que pendant le trajet j'en ai parlé à plusieurs personnes et que j'ai collé l'autocollant d’action contre la faim que j'avais sur mon tee-shirt pendant la course sur le mur de ma chambre. Et maintenant, j'en parle à tout le monde, je pense toujours à l'action que nous avons fait et je la rappelle à chaque fois à mes amis. Lorsque je suis rentré chez moi, ma sœur avait changé d'avis et qu’elle était d'accord pour me payer 50 centimes par tour.
Ce moment que j'ai passé restera gravé dans ma mémoire toute ma vie.
Je suis fier d'avoir fait cette action.

Soulaïman CM2

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