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Le PNUE lance une initiative mondiale pour des villes plus écologiques

Publié le 20 juin 2012 par Bioaddict @bioaddict

Le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et ses partenaires ont dévoilé une nouvelle initiative qui vise à réduire les niveaux de pollution, à améliorer la gestion des ressources et à réduire les coûts liés aux infrastructures urbaines à travers le monde. Le PNUE lance une initiative mondiale pour des villes plus écologiques 

Lancée mercredi 20 juin au Sommet de Rio +20, au Brésil, l'initiative mondiale pour l'utilisation durable des ressources urbaines collaborera avec les gouvernements locaux et nationaux, le secteur privé et les groupes de la société civile pour promouvoir les bâtiments économes en énergie, l'utilisation efficace de l'eau, la gestion durable des déchets et d'autres activités.

Selon le PNUE, d'ici à 2050, jusqu'à 80 % de la population mondiale devrait résider dans les villes. Cette "deuxième vague" d'urbanisation verra plus de 3 milliards de personnes supplémentaires migrer dans les villes dans un laps de temps de seulement 80 ans, principalement en Afrique et en Asie.

Aujourd'hui, les zones urbaines sont responsables de plus de 50% des déchets produits dans le monde, de 60 à 80 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre, enfin elles consomment 75% des ressources naturelles. Cependant, elles n'occupent que 3% de la surface terrestre de la Planète.

Paradoxalement, selon le PNUE, des économies d'eau de 30%, et des économies d'énergie pouvant aller jusqu'à 50% peuvent être réalisées dans les villes, et ce au moyen d'un investissement limité. En outre, les possibilités économiques liées à "l'écologisation " des villes sont nombreuses. En tant que centres technologiques, les villes peuvent en effet être le fer de lance de la création d'emplois verts dans plusieurs secteurs, notamment celui des énergies renouvelables. Les projections montrent ainsi que quelque 20 millions de personnes pourraient être employées dans le secteur de l'éolien, les industries solaires et les biocarburants d'ici 2030, par exemple.

L'Initiative mondiale pour l'utilisation durable des ressources urbaines viendra appuyer les efforts de durabilité dans les villes grâce aux activités suivantes:

  • Promouvoir la recherche sur la gestion et la consommation durable des ressources, ainsi que sur la production durable.
  • Fournir un accès et des conseils en matière d'expertise technique aux administrateurs de villes, renforcer les capacités et les possibilités de financement des projets ayant pour but d'améliorer la gestion des ressources naturelles en milieu urbain.
  • La création d'un réseau de villes et d'organisations dont le but sera d'échanger des expériences et des analyses scientifiques de projets pour un bénéfice mutuel.

"Séparer la notion de croissance économique de celle du gaspillage des ressources et de la dégradation de l'environnement, surtout dans les zones urbaines, sous-tend qu'il faut une transition vers une économie verte, sobre en émission de carbone et en ressources naturelles", a déclaré Achim Steiner, Secrétaire général adjoint de l'ONU et Directeur exécutif du PNUE.

"La nouvelle initiative mondiale pour une utilisation durable des ressources naturelles en milieu urbain, vise à fournir aux villes un cadre commun pour évaluer leur performance environnementale et encourager des mesures novatrices. Dans un contexte d'urbanisation rapide et de pressions croissantes sur les ressources naturelles, il existe un besoin urgent d'actions coordonnées. Il s'agit d'une étape indispensable pour prévenir la dégradation irréversible notre environnement, mais également pour bénéficier des nombreux avantages qu'offrent les villes vertes : les économies sur les factures énergétiques grâce aux bâtiments verts, ou encore les avantages de la réduction des polluants atmosphériques pour la santé et le climat" a-t-il ajouté.

L'initiative est d'ores et déjà soutenue par un large éventail d'institutions internationales, telles que ONU-Habitat, la Banque mondiale, les villes et gouvernements locaux unis (CGLU), les gouvernements locaux pour la durabilité (ICLEI), l'Alliance des villes, la Fédération internationale des ingénieurs-conseils ( FIDIC), l'Institut Veolia Environnement, Biorégional, les membres de l'Alliance des Accords environnementaux urbains et l'Institut international pour l'environnement et le développement (IIED).

Plusieurs villes y ont préalablement pris part : Sao Paulo, Malmö, Heidelberg, la ville de Quezon, Gwangju. Le Japon, le Brésil, la France et les Etats-Unis ont exprimé un intérêt national pour l'initiative.

"L'intérêt que suscite cette initiative est une preuve supplémentaire que les villes, qui génèrent 80 % du PIB mondial, comprennent qu'elles sont les principaux décideurs et les exécutants des étapes nécessaires pour faire avancer nos sociétés vers un modèle de consommation et de production plus durable ", a déclaré David Miller, ancien maire de Toronto et ancien président du "Groupe C40 Cities Climate Leadership".

Villes durables : faisons en sorte qu'elles existent

En utilisant des études de cas en Chine, au Brésil, en Allemagne et dans une foule d'autres pays, le rapport du PNUE souligne les différentes possibilités qui s'offrent aux dirigeants des villes pour améliorer la gestion des déchets et de l'eau, l'efficacité énergétique, le transport urbain, etc.

Parmi les projets mis en évidence dans le rapport, on trouve ainsi le projet de développement de la ville de Masdar, aux Emirats arabes unis, un banc d'essai pour tout ce qui touche aux compétences, à l'innovation et aux marchés nécessaires à la réalisation du concept d'éco-ville à une grande échelle.

Le rapport examine également plusieurs initiatives qui visent à répondre aux besoins énergétiques croissants des centres urbains, d'une manière durable.

La place des énergies renouvelables dans les stratégies de bonus/malus en Allemagne, par exemple, a permis à la ville de Fribourg d'investir dans le photovoltaïque, l'éolien et dans d'autres systèmes d'énergies renouvelables. Aujourd'hui, ceux-ci fournissent plus de 8% de la demande totale d'énergie de la ville. La consommation d'énergie des ménages a été réduite de 80 % en raison des normes de Fribourg en matière de logements.

Dans l'ensemble, le rapport du PNUE présente plusieurs facteurs favorisant la réussite d'une transition des villes plus durables:

  • L'intégration : les villes doivent aller au-delà de la simple évaluation analysant l'impact d'un nouveau projet de développement sur l'environnement. En plus de l'approche de conservation de la nature, il faut aussi prendre en compte l'habitabilité des villes et l'égalité sociale.
  • La Gouvernance : la lutte contre le changement climatique et la promotion de l'écologie urbaine nécessite une approche consultative intégrée, impliquant les communautés locales et les groupes de la société civile, ainsi que les décideurs.
  • La planification urbaine intelligente : soutenir les systèmes ayant une faible empreinte carbone - les transports publics, les zones piétonnes et les pistes cyclables - et promouvoir le développement urbain multi-usage.
  • Les finances : les incitations fiscales et les subventions peuvent être utilisées pour stimuler l'utilisation des technologies vertes.
  • Le transfert de technologie : le transfert des technologies et des compétences vers les pays en développement devraient être adapté aux contextes locaux et non pas simplement un copié/collé de ce qui est pratiqué dans les économies développées. Le renforcement des capacités de gestion et d'entretien est un élément important pour garantir le transfert des technologies et des compétences.
  • L'innovation: Soutenir et/ou créer des organes d'enseignement et de recherche qui peuvent soutenir le développement des compétences, des capacités et des réseaux.

Un deuxième rapport du PNUE a également été lancé le mercredi 20 juin. Il s'agit d'une expertise sur l'accès des villes aux fonds pour le climat, à travers le Mécanisme de Développement Propre (MDP). L'étude de faisabilité recommande notamment la réforme du MDP, tel qu'il existe actuellement, pour permettre des méthodologies orientées vers les villes. Il recommande également l'élaboration d'un programme pilote d'activités MDP.

Stella Giani


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