- Elle est avancée par Sumantra Ghoshal comme cause de la bulle Internet. Il montrait que l’économie et les sciences du management faisaient l’hypothèse que l’individu devait être contrôlé, qu’on ne pouvait pas lui faire confiance.
- On la retrouve chez Marshall Sahlins et dans « Cradle to cradle », dans une formulation – nous nous aveuglons pour ne pas agir - proche des idées de Jean-Baptiste Fressoz (qui, lui, ne parle pas de mal).
- En période de chaos (moyen-âge), cela permet à l’homme d’accepter un sort qu’il ne peut pas changer ;
- cela fait aussi les affaires du puissant, dont les prérogatives ne sont pas menacées.
Si l’autre est le mal, nous faisons son bien en lui infligeant les pires peines, par exemple en tirant de plus en plus de productivité de lui – la croissance, principe n°1 de l'économie – ou de richesses de la nature. Le mal est le moteur de l’innovation !
D’ailleurs, punir l’espèce humaine, n’est-ce pas le seul moyen de ne pas être le mal ? N'est-ce pas, aussi, faire le travail de Dieu ? Ne voyons-nous pas sa satisfaction dans les énormes récompenses matérielles qu'il nous octroie ? se disent peut être les maîtres du monde.
Alors, faut-il croire, au contraire, que l'homme est porteur du bien ? Il me semble plutôt que l’homme n’est ni bien, ni mal. L'existence précède l'essence, qui est sociale : l'homme n’est rien, a priori, il se construit en construisant le monde. Et, à mon avis, il ferait bien d’éviter le mal comme principe architectural…
Compléments :
- Ghoshal, Sumantra, Bad Management Theories Are Destroying Good Management Practices, Academy of Management Learning and Education, 2005, Volume 4, n°1.