200km à la ronde

Depuis un plus de dix jours, France 5 a mis à l’antenne une nouvelle émission sous la forme d’une série d’émissions intitulée « 200km à la ronde ». Petit tour d’horizon d’une émission qui vante le local.

Six émissions forment cette collection dont le propos principal est centré autour des locavors et va permettre à cinq familles de la région toulousaine de découvrir ce mode de vie pendant un mois. En deux mots, il va s’agit de les suivre dans leur quotidien qui ne devra être dicté que par un respect scrupuleux d’une distance maximale de 200km autour de leur domicile afin de trouver tout ce dont ils ont besoin pour se nourrir quotidiennement.

L’émission débute par une mise à l’écart de l’ensemble des produits ne répondant pas à cette norme puis par un apprentissage en autodidacte des nouvelles pratiques qu’ils vont devoir mettre en place le temps de cette expérience.

L’émission telle qu’elle est présentée se focalise complètement sur l’expérience et l’angle est axé uniquement sur la quête d’une alimentation locale. Ainsi chaque famille (répondant à une catégorie familiale spécifique) nous fait vivre son expérience à travers l’écran au moyen de mini défis qu’ils doivent résoudre par eux même. Qu’il s’agisse de récolter par eux-mêmes du sel (avec de l’eau de mer), fabriquer soi même ses propres pâtes avec uniquement des produits locaux ou encore faire de même avec du beurre, l’émission est constamment encapsulée dans ses défis de locavors.

Par ailleurs, la touche service public investi l’émission lorsqu’il s’agit de donner grâce à des synthés à l’écran certains points de contexte, conseils ou toutes autres indications d’adressant aux téléspectateurs voulant effectuer une démarche similaire.

Un mois à suivre le quotidien de cinq familles, c’est également prêter le flanc à toute la dimension de « télé réalité » que ce programme peut proposer. Néanmoins, sur une focalisation importante sur l’apprentissage de nouvelles manières de consommer et de cuisiner, l’émission délaisse des scènes exclusives de vie de famille. Seul un lien est maintenu entre les différentes familles qui dans cette expérience vécue individuellement se permette de régulières interactions entre elles pour échanger sur le déroulé de l’aventure.

Enfin, un dispositif confessionnal existe également, afin d’apporter du commentaire sur images. Très (trop ?) régulièrement utilisé, ce principe permet lorsqu’une scène est diffusée une première fois, d’en proposer à la suite une rediffusion partielle agrémentée cette fois-ci du commentaire face caméra du protagoniste principal. Ainsi, avec une même scène filmée on parvient à doubler le temps d’antenne. La technique est massivement utilisée et l’émission « 200km à la ronde » n’échappe pas à la règle.

En conclusion, il s’agit de considérer cette émission comme intéressante dans le sujet abordé qui n’est habituellement pas massivement traité dans les médias. Afin de ne pas paraître péremptoire, la tonalité de l’expérience familiale (avec un choix des participants empathiques) rend toute l’émission très ludique et ne donne pas l’impression d’une leçon de morale dressée pendant six fois cinquante deux minutes. On retrouve beaucoup de bon sens dans ce programme, dans un cadre sans doute quelque peu angélique (tournage en été, dans une région, Toulouse, richement pourvue de tout à proximité et une animatrice, Eglantine Eméyé, qui s’enthousiasme facilement des situations tout en répétant régulièrement qu’elle aussi a testé l’aventure locavor). Quant à la forme, elle a su être habillement « France Télévisions compatible » en ne campant pas dans des scènes de vie de famille hors sujets pour concentrer sa vision sur une expérience, un apprentissage et un partage populaire d’une pratique quotidienne embryonnaire.

Plus d’infos sur l’émission ici et là.