Comme je l’espérais avant la campagne présidentielle, la stratégie de la course sans état d’âme à l’électorat frontiste mise en œuvre par la droite dure (qui n’est pas cette droite républicaine à laquelle nous étions précédemment habitués) a échoué. Ceux qui prônaient l’exclusion comme instrument de conquête de l’électorat populaire ont perdu, que ce soit à l’élection présidentielle ou aux législatives. Même à l’UMP, on s’interroge à présent sur cette logique d’extrême-droitisation désastreuse qui a donné les résultats que l’on sait. Seul bémol, j’ai commis l’erreur de penser que ce rejet d’une politique d’exclusion pourrait desservir cette droite là au bénéfice des centristes, notamment au mouvement de Bayrou. Cela ne s’est pas produit. Peut-être tout simplement parce que le Modem ne reposait pas sur une base militante suffisamment solide et implantée localement, et que l’on ne peut bâtir un mouvement sur l’aura d’un seul homme, fut-il brillant.
Toujours est-il qu’il est à présent prouvé par les faits que les français ne veulent pas, contrairement aux discours un peu trop répandus sous l’ère sarkozyste, de cette vision de société qui consiste à faire des français de seconde zone, des plus ou moins français que d’ autres, des boucs émissaires volontiers musulmans, victimes expiatoires de l’ absurde théorie du choc des civilisations, et c’est très bien ainsi, par delà les considérations partisanes.
Madame Le Pen, quoi qu’en disent les politologues assermentés, vous avez perdu le combat idéologique. Vous répondrez de vos actes devant la justice, et le fait de vous voir coiffée au poteau par une gamine de 22 ans totalement dépourvue de crédibilité au patronyme si ridicule (Maréchal nous voilà ?) et un animateur de télévision qui ne veut même pas de la carte de votre parti finit par vous ridiculiser sur toute la ligne. Et nous en sommes fort aise.