Deux femmes gendarmes ont été lâchement assassinées dans la nuit de dimanche à lundi à Collobrières dans le Var. Les deux victimes étaient âgées de 29 et 35 ans. L'une d'elle avait pour compagnon un gendarme de Salon-de-Provence. L'autre était la mère de deux petites filles de 5 et 13 ans. C'est un drame épouvantable qui a suscité émotion et colère au sein de la Gendarmerie. Les gendarmes sont des militaires et ne peuvent pas s'exprimer librement. Mais, ayant fait mon service militaire dans la gendarmerie, j'ai gardé des contacts et il n'y pas de doute : c'est la consternation. Ce qui est affligeant dans cette affaire c'est que le meurtrier aurait dû être incarcéré, quatre jours plus tôt, après sa comparution devant le tribunal correctionnel de Toulon pour des coups portés à sa mère. En septembre, il avait purgé six ans de prison pour trafic de drogue. À nouveau interpellé après des violences perpétrées sur sa mère, il était alors sous le coup de l'application de la peine plancher : un an ferme d'office. Cette disposition a été instaurée par la loi du 10 août 2007 relative à la lutte contre la récidive. Elle instaure des peines d'emprisonnement minimales quasi-automatiques. Mais, il y a une semaine, l'homme est ressorti libre du tribunal. La décision prise par la justice de laisser libre cet individu dangereux a été fatale aux deux jeunes femmes. La démagogie de la gauche face aux peines planchers est incompréhensible. La société doit se protéger des criminels et ne pas faire preuve d'angélisme.