Le gouvernement uruguayen a annoncé qu'il allait déposer un projet de loi faisant de l'Etat un producteur et un vendeur de cannabis, dans le cadre d'une série de mesures visant à combattre la consommation de drogues dures et les actes criminels associés.
Ce projet de loi cherche à établir le contrôle exclusif par l'Etat de la distribution et de la production de cannabis et comprendrait une quinzaine de mesures contre l'insécurité en établissant la vente de cannabis par l'Etat à des consommateurs encartés avec pour objectif d'orienter les toxicomanes vers une drogue considérée comme moins dévastatrice. En outre, en répertoriant les acheteurs, l'Etat chercherait à contrôler, voire limiter leur consommation et contraindre les récalcitrants à suivre des cures de désintoxication.
Cette proposition, sans précédent sur le continent sud-américain, est lancée au moment où le gouvernement du président José Mujica est confronté à une hausse brutale du nombre d'homicides enregistrés entre janvier et mai, avec 133 contre 76 sur la même période en 2011, soit une progression de 70%. Les autorités attribuent une partie de ces meurtres à la consommation de pâte base de cocaïne, une drogue bon marché qui fait des ravages parmi les couches les plus vulnérables de la population.