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Réflexions et questions.

Par Ananda

Paradoxalement, la tradition étatique et ultra humaniste française incarnée concrètement par le modèle social français a transformé, à l’échelle strictement individuelle, le Français lambda en une sorte d’enfant gâté qui ne sait plus que geindre et réclamer « toujours plus ! » en cultivant un égocentrisme et un refus de la contrainte inégalés même dans les autres sociétés occidentales d’abondance.

A la surface du globe, l’Occident est un ghetto de riches.

Ce qu’il est convenu d’appeler « la Francophonie » est encore trop fréquemment plombé par un rapport trop étroit avec une France qui demeure encline aux relations paternalistes et à l’unification « jacobine » sous sa houlette de « métropole ».

Non, Paris n’est pas le centre, le nombril ni l’indispensable leader du monde francophone ! Pas plus que le Français, en tant que langue, n’appartient en propre à l’hexagone et aux salons des bords de Seine.

Les Anglais mettent-ils encore leur nez dans la littérature américaine, ou kenyane ? Les salons madrilènes influent-ils encore sur les littératures cubaine, mexicaine, ou colombienne ?

A l’exception du Québec, tous les pays appartenant à la zone francophone sont encore et toujours, pour Paris, les objets d’une attention jalouse.

Cela tient-il à la mentalité française hyper paternaliste ?

Cela a-t-il à voir avec l’obsession qui, depuis l’ère gaullienne, anime Paris de conserver à tout prix un fort rayonnement culturel histoire de continuer à « tenir un rang » honorable dans un monde où, par ailleurs, il n’exerce plus beaucoup d’influence ?

Cela procède-t-il d’une nostalgie impérialiste et coloniale qui ferait tout pour freiner, ralentir le relâchement des liens entre la France et les territoires qu’elle a marqués de son empreinte ?

Cala va-t-il de pair avec un autre phénomène : la Françafrique ?

La mort ne peut qu’être obscène à toute conscience.

Le corps peut parfaitement accepter sa propre abolition. Pour la conscience, en revanche, c’est nettement plus difficile. Car la conscience de l’être humain est avant tout curieuse. C’est une « machine » à engranger des connaissances, à produire du sens et, d’une certaine façon (par l’imaginaire) à transcender le poids du Temps.

En un sens, la conscience relaie, prolonge, renforce, à sa manière, l’obstination de la Vie à se maintenir.

Pour soutenir les autres, il faut avoir un minimum de confiance en soi.

L’Homme qui observe les animaux (l’éthologue) est toujours plus ou moins à la merci de sa tendance (humaine) à l’interprétation, à l’extrapolation, voire à la projection. Son empathie et l’attachement qu’il peut vouer à ces bêtes le poussent, souvent de manière inconsciente, à essayer de combler le fossé qui sépare les espèces.

Comment savoir ce que ressentent, ce que perçoivent les oiseaux ou même les singes pré-humains – surtout dans leur habitat naturel ?

Peut-on véritablement « dresser des ponts » entre une conscience sophistiquée telles que la nôtre et des « consciences » qui en sont resté à des stades de sophistication moindres et donc à des modes de perception différents ?

L’animal représente peut-être, pour nous, la quintessence de l’altérité, et peut-être la figurera-t-il toujours.

On parle d’  « exception humaine ». Mais chaque espèce animale possède sa propre spécificité.

Pensée complexe et conscience sophistiquée constituent les spécificités (et non les « exceptions ») humaines.

Certes, l’Homme est bien un animal. Reste que c’est le seul animal (sans doute) à éprouver le besoin de donner du sens à tout ce qu’il est amené à percevoir.

Oui, l’Homme cherche un sens…à ce qui, au demeurant, n’en a peut-être aucun. A-t-il raison ou tort de le faire ? La question vaut d’être posée.

Parce qu’il a peur de sa finitude, peur de la Mort, l’Homme doit rire.

C’est à la fois une élégance et une détente de tout l’être.

Face à l’ombre, à la peur, à la mort, un seul remède…l’amour ; les Hommes qui serrent leurs chaleurs animales les unes contre les autres.

En nous sommeille toujours plus ou moins, à l’arrière-plan, un fœtus de mammifère fragile et profondément, nostalgiquement attaché à la plénitude fusionnelle qui représente le point culminant du lien, de la protection, de la sécurité.

Si les gens apprenaient à s’oublier un peu !

Ils s’allègeraient et cesseraient de peser sur les autres.

L’une des faiblesses humaines (recensées, dans la religion chrétienne, en tant que « sept péchés capitaux) les plus antipathiques est sans doute, à mon sens, l’orgueil.

En effet l’orgueil –même s’il peut naître d’un besoin de reconnaissance au demeurant légitime et compréhensible – est un excès qui fourvoie l’être humain au plan cognitif en lui faisant perdre de vue sa véritable dimension au sein de l’Univers, et, surtout, bien plus grave encore, qui l’amène, dans bien des cas, à rabaisser, à mépriser, à exclure, à opprimer et à spolier d’autres êtres humains au nom de sa prétendue « supériorité » qu’il étale sous le moindre prétexte.

Pour le sage, l’orgueil constitue un piège dont il doit se méfier sans cesse.

Faut-il être orgueilleux pour devenir dominant ? Ou est-ce la dominance qui rend orgueilleux ?

P. Laranco


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