Nous sommes minés par la conscience du mal, disait
un précédent billet. Notre société est fondée sur ce principe, et,
littéralement, nous en crevons.
Mais le mal n’a-t-il que des défauts ? Sauf peut-être
chez quelques tribus vivant en harmonie avec leur écosystème, l’histoire de
l’espèce humaine n’a été que successions de croissance et de décroissance. Par
exemple, Moses Finley semble croire que la survie de la Grèce ne tenait qu’à
une conquête territoriale continue, qui devait bien s’arrêter un jour. Il est
possible qu’il en ait été de même pour Rome.
Ce que la révolution industrielle semble avoir eu de
vraiment nouveau, c’est qu’elle a été le point de départ d’une croissance sans
à-coup de la population, non marquée par les usuelles épidémies et autres
drames naturels.
Bref, le mal peut avoir eu du bon. Dans un premier temps, un
repli sur soi était peut-être nécessaire, l’expansion étant devenue impossible.
Dans un second, le mal protestant a conduit à sortir la démographie humaine de ses cycles malthusiens.
Maintenant, nous sommes arrivés au bout de la logique du
mal, il va falloir trouver autre idée. (à suivre)