Le Cambodge n’extradera pas le Français proche de Bo Xilai

Le Cambodge n’extradera pas le Français proche de Bo Xilai

le Cambodge n’extradera pas l’architecte français Patrick-Henri Devillers, recherché par la justice chinoise dans le cadre de l’affaire Bo Xilai, a déclaré vendredi le ministre cambodgien des Affaires étrangères, Hor Namhong.

Arrêté ce mois-ci à Phnom Penh, le Français restera en détention en attendant les nouveaux éléments que pourrait apporter l’enquête, a-t-il ajouté.

 
Devillers, âgé de 52 ans, vit au Cambodge depuis au moins cinq ans. Il avait des relations d’affaires étroites avec Bo Xilai et était un proche de son épouse, visée par une enquête pour meurtre.

 
Bo Xilai, ancien chef du Parti communiste de la municipalité géante de Chongqing, a été limogé du bureau politique en avril après l’ouverture d’une enquête sur sa femme, Gu Kailai, soupçonnée du meurtre d’un ancien ami de la famille, le Britannique Neil Heywood.

Les raisons exactes pour lesquelles Pékin réclame l’architecte français n’ont pas été rendues publiques.

“Le gouvernement royal du Cambodge a déjà pris la décision de garder au Cambodge ce ressortissant français. Il ne sera envoyé ni en France, ni en Chine”, a dit le chef de la diplomatie cambodgienne aux journalistes.

 
Interrogé sur les motifs avancés par Pékin pour obtenir l’arrestation de l’architecte, le ministre a répondu : “Nous ne savons pas, nous attendons de plus amples informations”.

“IL SEMBLAIT TRÈS TRISTE”

Une porte-parole de l’ambassade de France à Phnom Penh a refusé de dire si la France réclamait également l’extradition de Devillers ou de fournir des détails sur sa situation.

 
La Chine, qui a un traité d’extradition avec Phnom Penh, est le principal allié politique et économique du Cambodge, où elle a investi des centaines de millions de dollars.

Depuis le début de l’affaire Devillers, les autorités cambodgiennes sont très discrètes. On ignore même où est détenu l’architecte.

Selon des témoins, ce dernier a été arrêté il y a environ deux semaines. Des policiers à bord d’une fourgonnette et deux Européens à bord d’une voiture particulière sont venus le chercher chez lui.

 
“J’ai vu cinq policiers qui l’ont arrêté. Il n’a pas opposé de résistance mais il semblait très triste”, a raconté Rith Makara, un vigile chargé de la surveillance d’un magasin de meubles juste devant la maison du Français.

 
Dans l’entourage de Devillers, on précise que ce dernier a connu Bo Xilai lorsqu’il vivait en Chine dans les années 1990. L’homme politique chinois l’aurait notamment aidé à recouvrer une facture impayée.

 
Le Français et la femme de Bo ont donné la même adresse lorsqu’ils ont créé une société en 2000 à Bournemouth, en Angleterre. Une société d’investissements enregistrée en 2006 par Devillers au Luxembourg avait comme adresse le siège pékinois de l’Ang Dao Law Firm, une compagnie liée à Gu Kailai.

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Mots-clefs : Bo Xilai, Cambodge, Extradition
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Rédaction