Les Bleus régalent face à l’Argentine, Photo : 20minutes.fr
Alors qu’on leur annonçait l’enfer hier dans un stade de Tucuman toujours chaud bouillant les Bleux ont réalisé leur meilleur match de l’ère Lièvremont et surtout le match le plus plaisant à voir depuis des années, atomisant au passage leurs adversaires du jour 49 à 10, soit le plus gros score d’un XV de France face aux Pumas.
Des avants bleus conquérants
Les Bleus ont lavé l’affront de 14 années de domination argentine en un seul match. Au-delà du score, il faudra retenir la bonne prestation de ce XV de France qui a fourni une bonne prestation d’ensemble. Hier soir à Tucuman, il n’y avait qu’une seule équipe et franchement ça nous remonte le moral. Sans doute qu’après avoir fait fonctionner la vidéo il y aura certains points à revoir, mais d’un premier abord le XV de France a rendu une excellente copie. Le maître-mot sur la pelouse était « alternance » : sans être géniaux les Bleus d’hier ont joué juste 80 minutes durant. La mêlée française a largement dominé sa vis-à-vis permettant à cette nouvelle charnière de se trouver les yeux fermée, il y eut peu de déchets en touche et le huit de devant a sur ses lancement alterner le jeu rapide vers les trois-quarts, les groupés pénétrants, et le jeu au pied dans la boîte, mention spéciale au « Belge » Vincent Debaty qui fit souffrir ses adversaires du jour. Complètement transparente la semaine dernière, la troisième-ligne bleue nous a proposé une prestation haut de gamme dans laquelle la puissance de Louis Picamoles (omniprésent hier soir) complétait à merveille la rapidité et la mobilité d’un Ouedraogo qu’on retrouve enfin. Les Bleus ne se sont pas entêtés, ils nous ont proposé des petites séries de jeu à une passe autour des regroupements, toujours très dynamique, lorsque le jeu était lent avant d’ouvrir au large.
Une ligne de trois-quart intelligente
Cette performance d’ensemble a mis le jeune Maxime Machenaud dans des dispositions idéales pour commencer son premier match. L’Agenais n’a fait aucun complexe pour sa première sortie internationale et dynamisa le jeu grâce à ses passes rapides et précises et sa filouterie a mis à mal la défense argentine comme sur son essai à la 39ème minute. Fred Michalak a lui aussi alterné, jeu au près, au large, croisé, passes sautées, attaque de la ligne d’avantage et cette série de passes au pied pour l’ailier grand côté qui déstabilisa complètement la défense sud-américaine. Avec une triplette, Michalak, Mermoz, Fritz des espaces se sont créés dans la défense argentine. Mention spéciale à l’ancien perpignanais qui malgré un placage manqué qui faillit nous coûter 7 points proposa deux passes décisives et une interception conclue par un essai personnel de 80 mètres. C’est une belle récompense pour celui qui aura été le parfait remplaçant pendant un an. Nos deux ailiers taille XXL, Yoann Huget et Benjamin Fall, gagnèrent tous leurs duels, notamment dans les airs, l’arrière agenais Dulin fut plus discret mais pas moins efficace. Le score aurait sans doute pu être plus gros si le jeune Tolofua n’avait pas fait une erreur grotesque qui lui coûta fort justement un carton jaune, mais même réduis à 14, les Bleus semblaient plus nombreux que les celestes, les placages ne perdaient pas en intensité et les progressivement les Pumas semblaient marqués au fer rouge par les impacts proposés par des Français aussi agressifs qu’efficaces.
Des Pumas marqué au fer rouge par les impacts français
Au-delà du score je retiendrai la qualité du jeu proposé qui est sans aucun doute le meilleur match des Français depuis le début de l’ère Saint-André. Bien sûr, ce qui n’ont pas vu le match diront que ce n’était pas la très grosse équipe d’Argentine en face, d’autres répondront que ce n’était pas non plus la grosse équipe de France. Justement, hier soir à Tucuman, les absents ont pris subitement un coup de vieux tant le rugby proposé par ce XV de France rajeuni était enthousiasmant et rafraichissant.