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Après quatre albums, Placebo livre avec ce Meds des titres toujours aussi mélodiques, mais qui malheureusement, n'évitent pas les répétitions. La prise de risque reste minime la où un Sleeping with Ghosts savait se faire excitant par ses options musicales (électro notamment) intéressantes.
Avant cela, revenons un instant sur le groupe en lui-même, qui semble être victime avec la sortie de cet album, d'un lynchage médiatique, la faute au versant "commercial" qu'aurait pris le groupe ces derniers temps. Remettons les choses à leur place, être "commercial" n'est pas un mauvais point, et n'a surtout aucun rapport avec la qualité de l'œuvre produite par un groupe.
Personnellement, j'écoute Placebo depuis leurs débuts, et c'est vrai que ça fait très bizarre de les voir chanter au hit machine... Cela étant, il est indéniable que le groupe a acquis un certain succès, qui, en quelque sorte à faciliter la "démocratisation" de leur musique. Le plébiscite médiatique se met alors en marche, apportant à l'artiste une plus grande visibilité mais l'éloignant fatidiquement de sa base de "vrais" fans. L'idée est alors de savoir à partir de quel moment le "médiatique" prendra le pas sur la qualité musicale de l'artiste.
Venons en maintenant à l'album : Meds. Ce que je dois dire, c'est que j'ai eu très peur au début car le single Song to say goodbye ne m'avait pas emballé... Cependant, je suis très agréablement surpris par cette première chanson (Meds) qui reste pour moi une des meilleures de l'album, voir des albums... un riff acoustique entrainant, des paroles intéressantes, un refrain énergique et planant, bref, que du bon.
La suite m'apparaît tout aussi bien avec Infra-red et Drag toute deux imprégnée d'un côté indus très excitant. Et c'est là que cet album prend tout son sens, puisqu'en écoutant les chansons suivantes, c'est bien mon premier ressenti qui était le bon : cet album est très sombre, obscur, "dark" diront certains, et cela se ressent directement, d'abord au niveau des paroles, mais surtout au niveau du son et de la production.
Post blue par exemple, avec son intro très franchement empruntée au son de Marilyn Manson ou encore Blind et sa mélancolie déconcertante. Les ballades ne sont pas en reste, avec ce Space Monkey croisement entre un Depeche mode et un Radiohead torturé... ou encore le trés beau Follow the cops back home. Seule Because I want you n'a pour moi pas sa place sur cet album, ni même d'ailleurs sur aucun... dans le genre, je trouvais le Plasticine de Sleeping with Ghosts diablement plus percutant.
Chaque album amène des émotions, des sensations différentes et il est inutile de prendre tous les albums en comparaison. Ce cinquième album reste un bon album mais souffre indéniablement d'un manque de créativité, le groupe se contentant de reprendre sans retenue ce qu'il a pu créer par le passé. En d'autres termes, on dirait que Placebo à un peu tendance à "vivre sur ses acquis". Espérons pour eux que la supercherie n'entamera pas l'intérêt pour le groupe de leurs fans les plus ardus.