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Analyse technique

Publié le 25 juin 2012 par Chapitre5.com

L’AT est un bon moyen de connaitre le rapport des forces entre acheteurs et vendeurs, indépendamment des effets d’annonce et des anticipations macro-économiques. Elle est comme un examen de laboratoire pour le corps humain: elle ne prévoit pas les accidents ou les maladies, mais indique la probabilité de leur survenance. Le sentiment du marché est révélé par l’analyse technique avant même que ses causes, politiques ou techniques soient évidentes.

Les diverses techniques d’analyse sont actuellement convergentes vers la même conclusion: une baisse des marchés actions et matières premières. Nous confirmons notre dernier post. Valable pour tous les marchés, émergents et autres.

Le gap haussier à 3113 sur le CAC est invalidé ce lundi 25/06, ce qui est très bearish.

A New York, les indices sont passés sous leur moyennes mobiles longues( 50 et 200 bourses) , même conclusion.

En Chine, même situation. Les autres « émergents » sont dans la même configuration.

Partout les volumes sont faibles. A Paris notamment, un chiffre de 3 milliards par jour est synonyme de désintérêt complet des grands investisseurs: ils sont absents et seules des opérations de gestion courante ont lieu, avec du trading automatique par algorythmes pour le tiers au moins de ce faible volume. A Wall Street, ce même chiffre généré sans investisseurs réels aurait dépassé les 2/3 du volume total. Economie de casino, jeux à somme nulle: rien de sérieux.

Les actions sont donc totalement négligées. Peut-être y a-t-il des achats de gestionnaires de caisses de retraite sur les valeurs à gros coupon : elles rapportent 3 à 4 fois plus que les OAT. Mais ce n’est pas un vrai sujet d’investissement.

La peur, ou aversion au risque est donc dominante partout. Confirmé par la fuite vers les obligations des Trésors US et allemand/suisse avec des rendements faibles à nuls. Même le yuan chinois est recherché.

L’AT annonce de nouveaux plus bas sur tous les marchés. Un krach est-il possible?  Toutefois, un krach réparti sur plusieurs semaines ne fait pas les gros titres, mais les mêmes gros dégâts…

Raisons rationnelles de cette situation? On peut épiloguer. Les menaces sur la zone Euro y sont pour beaucoup: les rivalités entre pays européens vues depuis l’Asie/Pacifique ou New York ressemblent à celles de femmes qui furent jeunes, riches, belles, qui sont aujourd’hui vieilles et fauchées mais qui continuent à se disputer, chacune pour soi,  pour défendre leur rang dans le monde. Ca n’intérêsse plus personne.

Mais la situation financière des USA ne vaut pas mieux que celle des anciennes puissances d’Europe. Ils devront passer par un plan de redressement des finances publiques. Pour des raisons démagogiques, celui-ci ne pourra entrer en application qu’après l’élection, même s’il est probablement déjà défini par la Fed et le Trésor: les faits sont aussi têtus aux USA que pour notre PS national… . Il sera la cause immédiate du « double dip » que les publications d’indices variés annoncent. Comme les marchés anticipent de 6 mois, on peut y voir la cause macro-économique des tendances baissières en cours.

Cela est cohérent avec l’analyse économique classique. Elle prévoit que la fin du « secular bear market » ou hiver Kondratieff commencé en 2007 n’est pas avant 2015. Rappel: le « secular bull market » a duré de 1976 à 2000 environ, et sa fin après 25 ans de croissance n’a été que retardée par les gimmicks financiers de M. Bush et des banques américaines. Les lois de la nature sont dures, mais ce sont des lois naturelles; on ne peut pas biaiser longtemps avec elles.

En tous cas, aucune annonce sortie d’un G7,  20 ou autre n’aura d’effet. Ils sont décrédibilisés . Seule une conférence surprise des banques centrales, comme à Bretton Woods annonçant de nouveaux partages de voix au FMI et autres institutions pourrait manifester la fin de la remise en ordre ( l’austérité dans la langue de bois officielle) des budgets des états occidentaux.  On y vient avec la prise de conscience en Espagne, Italie et, semble-t-il, en France par les opinions publiques de la vanité des promesses de croissance à crédit. C’était un premier pas nécessaire. Il ne suffit pas.

Et les marchés ne monteront pas sans le secteur des financières, banques en tête dont le poids dans les indices est prépondérant. Joint à celui des matières premières, il empêche toute reprise durable. Leurs bilans n’inspirent pas confiance, à tort ou à raison. Même en Allemagne, et bien sur aux USA avec les révélations sur JP Morgan; et que valent ceux des banques chinoises? Mieux que ceux des banques japonaises en 1987, qui étaient complètement faux? Seules les grandes multinationales industrielles ont des bilans sains. Ce sont les vraies valeurs refuge quand leur PER sont bas et leurs décotes sur valeurs d’actifs de plus de 50%.

Donc rendez-vous 20% plus bas sur les indices. Vers les creux Lehman du début  2009. Ce serait le 3ème et donc, en expérience boursière, le dernier du cycle de deleverage en cours.


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