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La crise de l'Euro rattrape la France en Ukraine

Publié le 27 juin 2012 par Pierrehk

Après la crise de l'euro qui affecte l'économie de notre pays, c'est donc la crise de l'Euro pour l'équipe de France de foot. Alors que l'on avait cru à une guérison après le drame nauséabond de Knysna, le cancer de la mauvaise conduite, tant sur la pelouse qu'en dehors des terrains, frappe à nouveau nos Bleus. Une nouvelle fois, ils se footent de nous.

Sur le terrain d'abord: quelle pitié de voir cette équipe sans ame, sans le grand talent fédérateur que purent être Zidane ou Platini, incapable de se comporter en équipe. Cette équipe de France version 2012 se résume au rassemblement sur un même terrain de 11 individualités, de talent certes, mais ne sachant ou ne voulant pas mettre celui-ci au service de la collectivité. C'est ainsi qu'on se retrouve avec un LLoris qui en est réduit à sauver la baraque à lui tout seul, alors que sur les pelouses ukrainiennes,  Ribery est l'un des rares joueurs de champ à mouiller vraiment le maillot et à montrer un semblant d'implication. Pour le reste, ils ne sont  pas dignes du statut de vedettes qu'ils ont dans leur club respectif. Que dire de  Benzema qui, en 4 matches, est incapable de cadrer le moindre tir, sans parler de faire trembler les filets adverses. Trop souvent, on les voit, lui et les autres "stars" se contenter de regarder leurs copains se faire déborder sans rien faire., et surtout pas se porter à leur secours pour repousser les attaques de l'adversaire.

Quant au rythme de jeu proposé, quelle indigence!... Même s'il faisait chaud en Ukraine, cela ne peut justifier cette nonchalance et ce manque d'engagement de la part de nos joueurs. On aurait dit qu'ils remplissaient là leur pensum de fin de saison et que plus vite ils en auraient fini avec cette corvée, mieux ce serait. Quelle différence avec les "petites" équipes comme la Croatie ou la Suède qui nous ont montré, tout en perdant, qu'on pouvait être défait mais garder la tête haute. Encore faut-il pour ce faire avoir la fierté de porter le maillot national....

Hors du terrain, c'est pire: ces enfants gatés qui se moquent du monde toisent ceux qui font leur richesse, je veux dire les supporters. La plupart de nos Bleus parlent comme des voyous et ne respectent aucune valeur de décence ou d'exemplarité à laquelle leur statut de porteur du maillot national devrait les obliger. L'insulte et la grossièreté sont devenus la norme de ces gosses des  banlieues  millionnaires mal élevés qui ne respectent rien d'autre que leur ego. Leur arrogance n'a d'égal que leur suffisance à nous dire qu'ils ont rempli leur contrat. C'est vrai qu'ils vont toucher leur prime de 100000 € promise s'ils se qualifiaient pour les quarts de finale. Tout leur est dû, mais aucune réciprocité n'est à attendre d'eux envers la nation qui leur a offert un cadre de formation et un environnement qui leur a permis d'atteindre le plus haut niveau dont ils profitent financièrement; le plus souvent à l'étranger d'ailleurs, sans même payer d'impôts dans le pays qui les a construits.

Quels enseignements peut-on tirer de ce fiasco?

D'abord, il faut dire que cette équipe est le reflet, ni plus ni moins, de notre société française: Elle est hypocrite et profiteuse. Si le maitre mot officiel dont le politiquement correct  nous rabache les oreilles est solidarité, en réalité, c'est une immense hypocrisie qui ne convainc que les badauds. En football, comme dans la société française au sens large,  seul compte l'individualisme forcené qui permet à ceux qui sont censés nous faire réver, de se conduire en véritables mercenaires; ils se vendent au plus offrant , entourés qu'ils sont d'agents pas toujours très recommandables, devenus experts dans l'art de faire monter les enchères et de faire exploser les finances des clubs. A un tel point, que tout le monde s'accorde à dire, sauf eux bien sur, qu'il est indécent de donner autant d'argent à de simples joueurs de ballon.

Cette équipe, comme notre société française, est aussi la victime du manque d'autorité. Face à cette absence de cadre, le caractère des "sales gosses" se lache et s'exprime sans retenue dans ce qu'il y a de plus détestable. Pourquoi ce manque d'autorité? Parce que les élites sont corrompues par le court termisme et qu'elles n'ont pas le courage de s'opposer au laxisme ambiant: prendre des mesures autoritaires pour remettre de l'ordre n'est pas populaire: ce qui compte aujourd'hui, c'est la démagogie, et surtout ne pas faire de vagues. Quand on est à un poste élevé, souvent dans un fromage, peu nombreux sont ceux prêts à prendre le risque de remuer la m.... et de perdre leur job pour défendre l'interet général à long terme. N'est-ce pas Mrss les Présidents de la FFF!....

Et puis, que dire de l'attitude de la Presse, qui là encore, dans un souci de vendre du papier ou de l'audience, n'a de cesse que de mettre de l'huile sur le feu en montant en épingle ce qui peut faire polémique et choquer. D'où les titres racoleurs du journal l'Equipe en 2010, et encore aujourd'hui. Les journalistes adorent bruler ce qu'ils ont adoré, et cela en toute impunité, sans le moindre égard pour celui qui leur sert de bouc émissaire. Aujourd'hui c'est le tour de Nasri qui a osé s'opposer à eux! ils ne le lacheront pas. Sans vouloir défendre le joueur de Manchester City, rappelons nous l'attitude ignoble de l'Equipe avec Aimé Jacquet en 1998; Non, les journalistes ne sont surement  pas les mieux placés pour venir critiquer ceux qu'ils ont montés au pinnacle pour mieux les dézinguer après. Chaque sportif de compétition doit garder dans un  coin de sa mémoire qu'avec la Presse, il n'y a qu'un pas du Capitole à la Roche Tarpéienne.

Nous sommes donc furieux, écoeurés serait même plus approprié, de voir le spectacle offert par notre équipe. Nous ne nous reconnaissons pas dans cette équipe de mascarade: ils nous font honte! Non pas d'avoir perdu, il y a des défaites magnifiques comme celle de Séville en 1982, mais bien de ne pas avoir essayé de gagner.

Mais regardons nous! Valons nous mieux qu'eux? Ce pays qui décourage les entrepreneurs est en voie de devenir un pays de petits fonctionnaires. Ce qui me rassure, c'est que tout cela se réglera par la loi de l'argent roi, une fois de plus. Le football français a vécu 12 années dorées porté par le succès de la bande à Zizou en 1998 et 2000. L'argent a coulé à flots. L'engouement suscité par leurs victoires magnifiques a drainé par millions les spectateurs devant leur télé, les gamins ont acheté des maillots, et les joueurs ont vendu, cher, leur droit à l'image.

A titre d'exemple, Nike a délogé Adidas, le sponsor de toujours de la FFF en triplant le montant du sponsoring de l'équipe nationale: la Fédé et beaucoup d'autres s'en sont mis plein les poches!..... Mais aujourd'hui qu'un profond désamour s'est installé entre l'équipe de France et son public, les maillots ne se vendent plus, l'audience télé baisse, les sponsors ne se précipitent plus pour voir leur nom associé à une bande de voyous gatés et mal élevés. L'argent s'éloigne!.... Moins d'argent, cela signifie à terme des mesures strictes  pour corriger ce qui ne va pas et relancer la machine marketing bleue. Il y a trop d'intérêts en jeu.

Mais bien sur, cela n'arrivera que contraint forcé, tant le Président de la Fédération ne s'y résoudra qu'en dernier ressort, puisque, comme chacun le sait, avant de permettre un mieux, les bonnes mesures sont toujours pénalisantes à court terme. Se priver des talents qui corrompent le groupe  affaiblira l'équipe dans un premier temps, avant que la force collective née de cet épurage ne compense la perte de quelques talents individuels, et qu'on supporte aussi pourris soient-ils. Et c'est seulement alors que l'éclosion de nouveaux talents au sein d'une solide base collective pourra propulser notre équipe à nouveau vers les sommets.

Dans la correction, attention cependant à ne pas trop en faire, comme ce fut le cas pour l'équipe de France de ski dans les années 80; elle a mis près de 30 ans à s'en remettre. Il faudra du doigté et de la raison: ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain. Mais tout en sachant raison garder, il faudra imposer un code de conduite irréprochable. C'est le pari  qu'avait fait Aimé Jacquet en 1996 en écartant Cantona de l'équipe de France, jugeant, à tort ou à raison, que celui-ci "polluait" l'esprit du groupe. Il a misé sur l'artiste Zidane, et le leader Deschamps, avec le succès que l'on sait. Mais quelle lapidation aurait-il connu s'il avait échoué! Le journal l'Equipe s'y était préparé en l'agressant comme jamais aucun entraineur français ne fut conspué.

Pour remettre cette équipe sur les rails du succès, Il faut restaurer l'autorité en nommant un homme à poigne capable de contrôler ces gamins frondeurs en même temps qu'il est capable de leur proposer un rève et un projet. Il sera aussi nécessaire qu'il sache se faire respecter par la FFF, et qu'il lui fasse accepter que c'est lui, le vrai patron de l'équipe, indépendant et insensible à toute pression mercantile. Pour cette tâche, je ne suis pas sur que Laurent Blanc, avec tout le respect que j'ai pour lui, soit l'homme de la situation. Il est trop tendre, trop conciliant: même si l'on doit lui reconnaître d'avoir bien réussi avec Ribery et d'avoir rendu à celui-ci son honneur en le persuadant de changer de comportement, ce dont le joueur l'a remercié en interview avec une véritable franchise et une vraie sincérité.

Didier Deschamps me parait avoir un profil plus en phase avec les besoins de cette équipe. C'est un gagneur et un meneur d'homme qui à mon sens serait l'un des seuls en France à pouvoir relever ce défi. Son départ annoncé de l'OM doit à mon avis être compris comme le fait qu'il est candidat au poste. Et s'il l'a fait, je pense qu'il ne l'a pas fait dans le dos de Laurent Blanc, ce qui me laisse penser que le "Président" pourrait s'écarter de son poste de sélectionneur. A moins bien sur de faire appel à un entraineur étranger, humiliation suprème pour ce pays dont les joueurs, comme ceux de la Yougoslavie dans les années 70, s'exportent sur les terrains de toute l'Europe pour chercher la fortune que leur propre pays, en voie de paupérisation, ne peut plus leur offrir.

Pour conclure, je ne ferai pas l'impasse sur un pronostic sur les résultats de cet Euro.

Je pense que le talent de Christiano Ronaldo devrait suffire à venir à bout d'une équipe espagnole, loin d'être au niveau qui l'a propulsée au firmament de la planète foot, et qui a montré ses limites face à la Croatie et à la France.

Dans l'autre demi finale, je pense que l'enthousiasme de l'équipe Italienne qui sera handicapée par 2 jours de moins de récupération que son adversaire, ne pourra contenir la force tranquille de l'équipe Allemande que je vois gagner de façon étriquée contre le Portugal en finale, avec à la clé un Ballon d'Or mérité pour Christiano Ronaldo qui nous émerveille depuis tant d'années de son immense talent.

Et vive le foot! un sport magique quand il est bien joué


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