Le malaise Facebook

John D. Sutter de CNN a fait part d’une réflexion très intéressante sur ce sentiment de malaise croissant qui entoure Facebook.

Cette semaine le réseau social n°1 au monde aura fait deux fois les gros titres pour deux affaires d’innovations qui ne seraient pas consenties par les utilisateurs : Facebook Find Friends Nearby qui présente des risques d’atteinte à l’intégrité physique des personnes et la messagerie Facebook qui expose aux spams (et au phishing).

Pour identifier le problème avec Facebook, le journaliste américain explore plusieurs pistes :

• Facebook est devenu une pieuvre

Le journaliste constate que dans sa stratégie d’entreprise, Facebook en fait des caisses en avalant de nombreuses entreprises (Instagram, Glancee, Face.Me…) pour pouvoir diversifier toujours plus les services proposés aux utilisateurs. D’un point de vue externe il n’y a rien de mal à ça, vouloir diversifier les fonctionnalités du site pour le confort et le bénéfice des utilisateurs est tout à l’honneur de Facebook. Mais le journaliste résume le souci en faisant parler l’utilisateur moyen perdu parmi toutes les nouveautés : « Pourquoi ne peuvent-ils pas simplement rendre simple pour moi de pouvoir parler avec mes amis ? ». En résumé, Facebook devient trop complexe.

• Facebook est une Technocratie et pas une Démocratie.

La tête du site est sourde et aveugle aux revendications de ses utilisateurs. Les décisions sont prises en étudiant des données, des statistiques… Mais jamais en consultant les utilisateurs. Une seule fois une enquête d’opinion a eu lieu, mais elle n’a bénéficié d’aucune communication de la part du site et était clairement au-dessus de la compréhension de la plupart des utilisateurs.

• Il n’y a pas de concurrence

En soi ce n’est pas un drame mais le journaliste souligne  le fait que, puisque il n’y a pas de solution de rechange, les utilisateurs attendent un service optimal de la part de Facebook ce qui peut génère souvent des déceptions. La situation est d’autant plus critique qu’il est impossible à de la concurrence d’émerger : Google + a essayé, mais pourquoi aller sur un réseau social tout neuf et tout vide quand on a déjà pris ses marques et qu’on a tous ses amis sur Facebook ?

• Facebook préfère ses investisseurs à ses utilisateurs

Facebook est entré en bourse le mois dernier, ce fut désastreux, et le site a des obligations de résultats financiers pour pouvoir attirer les investisseurs. Son style de rémunération par la pub n’inspire pas confiance et le site privilégie désormais les innovations rémunératrices aux innovations purement pensées pour l’utilisateur, à l’exemple de la plateforme de téléchargement d’applis et du Facebook Highlight. Cela procure aux utilisateurs un sentiment d’abandon de la part de la tête du groupe.

• Facebook n’est plus amusant

Le site vieillit, et l’excitation du début est passée. Aujourd’hui vous avez déjà repris contact avec toutes vos classes de la maternelle à la terminale, vous avez retrouvé tous vos copains de cours de récréation, vous vous êtes déjà lassés des jeux tels Farmville, Cityville… Et en plus de ça vous réalisez que Facebook peut être nocif : vous surveillez ce que vous publiez pour que ça ne parvienne pas à vos patrons, vous comprenez que vous gâchez votre vie à observer la vie de vos amis et en oubliant de vivre la vôtre, vous êtes lassés des statuts inintéressants d’amis dont vous n’avez pas grand-chose à faire…

Et le journaliste de conclure en citant un de ses amis « Tout le monde utilise Facebook, mais personne n’aime ça. ».

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