Deux pour cent et dehors les migrants

Voilà, enfin on découvre le véritable visage de l’enfumage socialiste. Le travestissement de la droite en « gôche » n’est pas une surprise, mais que, si vite, et avec autant d’entrain qu’un saumon remontant la rivière, la « gôche » au pouvoir ait pu afficher un tel mépris des travailleurs, chapeau bas !

Certes, tout va plus vite dans notre monde, donc pas besoin comme en 1981 d’attendre deux ans pour lancer la rigueur, non, elle est là, tout de suite. Qu’on l’appelle rigueur juste (ne riez pas trop fort) ou plan de relance (là aussi, évitez de réveiller vos voisins) c’est bien la continuité du plan de rigueur (autrement dit les collectivisations des pertes pour sauver les riches, quand les profits sont privatisés).Car qu’est-ce que la « rigueur » si ce n’est un moyen de pressurer toujours plus les plus pauvres pour que les riches le restent ? Qui risque réellement de perdre dans la « crise » (le capitalisme en fait, qui n’est que crise) si ce n’est les plus riches ?

Donc voilà, deux pour cent d’augmentation du SMIC, soit 0.6 % de coup de pouce pour rattraper les années de gel sarkozyste. Si ce n’est pas une blague ! Déjà, les 1.4% aurait du tomber par automatisme, donc le coup de pouce (quelle honte cette expression) est réellement de 0.6 % pour rattraper des années de gel ! Et on y croit que le coût de la vie n’a bougé que de 0.6% ces dernières années !

En réalité, ce gouvernement n’aura aucune rupture réelle avec l’ancien. Il n’en est que la continuité directe à quelques exceptions près (le mariage pour tous par exemple, la vision de la justice des mineurs, et encore dans la procédure, pas dans les peines). Il appliquera scrupuleusement les attentes des requins financiers en demande de toujours plus. Il n’aura de cesse de mettre en place une perte de qualité de vie pour la majorité au profit du plus petit nombre.

Qui peut s’en surprendre quand on sait que ce sont des disciples de DSK (monsieur rigueur du FMI, dont la ligne est encore suivie par Lagarde aujourd’hui) qui tiennent l’entièreté des postes de décisions économiques ? Que la plupart des conseillers de Hollande sont issus des grandes banques et des grands groupes industriels ? Que la plupart des ministres sont issus du sérail productiviste et libéral du PS ou du PRG ? Sans parler de la caution verte qui est de ce gouvernement la touche amusante. Entendre Canfin expliquer que oui il a défendu une vision de l’économie totalement différente mais que là ben il est solidaire et qu’il faut bien faire quelque chose relève du grand moment comique.

D’ailleurs, pour parler d’un autre ministre, la dernière interview de Valls nous renseigne bien sur ce qu’il pense en tant que ministre de ce gouvernement. Ca ne vous rappelle rien ? Du Villepin époque « ministre de l’intérieur Sarkozy»… Allez y, comparez vous ne serez pas déçus. Faut dire que quand on a comme conseiller et meilleur ami Alain Bauer … En gros, on fait « pareil mais en plus humain ». Quelle blague là aussi, on rirait s’il n’y avait autant de drames humains derrière…

J’avais fait un billet coup de gueule il y a peu, là je fais un billet constat, preuves à l’appui comme dirait l’autre. « Le changement c’est maintenant » disait le slogan, et bien c’est juste le changement de têtes. Car côté politique, rien ne bouge, si ce n’est à la marge. La ligne libérale est tenue, les travailleurs seront trahis, et, par le jeu médiatique, un boulevard risque de s’ouvrir pour les forces réactionnaires (Fhaine, droite populaire populiste).

La vigilance va être de mise, et contrer ce gouvernement (pour de réels changements pour les travailleurs et le peuple) est urgent. On ne peut qu’être déçu des réactions syndicales actuelles, pas à la hauteur des enjeux. Oublier 1936 c’est oublier ce qui marche. La seule force contre la réaction, c’est l’action. Dans les luttes, dans la rue, pour exiger non de « garder quelque chose » mais pour changer le système !