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Salauds de marchands de sommeil!

Publié le 01 juillet 2012 par Juliendenisot @ValeursAjoutees
taudis

 Je visite actuellement des immeubles pour un achat très prochain. Voici pourquoi l’un d’eux m’a inspiré une réflexion sur l’éthique. Comme quoi, investir doit être parfaitement compatible avec défendre des valeurs.

Hier après midi, je visitais un immeuble dans le centre ville de ma commune. L’immeuble comportait 4 appartements et était proposé à un prix raisonnable pour la région. L’annonce ne comportait pas de photos, j’ai  choisi de le visiter.

En réalité, ces 4 appartements étaient largement surestimés. L’électricité n’inspirait pas confiance, la cuisine était meublée au minimum (dans l’un des appartements, il y avait un malheureux évier et une plaque de cuisson rouillée). Le carrelage, en plus d’être horriblement laid, était fissuré par endroits. La salle d’eau aurait pu convenir en temps de guerre… Dans l’un des appartements, la douche était même installée sous une mansarde (de sorte que pour rester debout pour se doucher, il fallait faire moins d’1m70). Mais quel est le c… qui a eu l’idée de mettre la douche à cet endroit ?! Le tout mal éclairé, ce qui avait au moins le mérite de cacher le papier peint jaune pisse partiellement déchiré.

Pire : les appartements étaient loués, et à un prix assez élevé par rapport au marché, ce qui génère ainsi un bon rendement pour le propriétaire. Les locataires étant des gens qui, selon l’agence, n’avaient pas les moyens de se payer quelque chose de plus grand. « Un de ces gars pas fréquentable à queue de cheval » a-t-il pris soin de préciser. Les chevelus apprécieront.

Par rapport à la location, il n’y avait pas de surprise : je savais que les appartements étaient loués avant de venir. Ce que j’espérais en revanche, c’est que des appartements déjà loués eussent été habitable. Je ne dis pas ça car je recherche un immeuble sans travaux: au contraire je ne fuis pas les travaux. En revanche un bien déjà loué doit être décent. Là, c’était à la limite de l’insalubre : je déprimerais si j’y vivais.

Franchement, qu’y a-t-il de pire que ces propriétaires qui, pour tirer le maximum de bénéfice, louent des taudis à des pris délirants ? Ces fameux marchands de sommeil.

Si on fait les choses correctement, le locataire participe à l’enrichissement du propriétaire : la moindre des choses est donc de proposer à la location un bien de bonne facture que ce dernier pourrait lui-même habiter.

Dans l’immobilier locatif, j’en fais donc ma règle numéro 1, avant toute considération de rendement :

Je ne louerai que des biens que je pourrais moi-même habiter.

A choisir, je préfère louer un bien de qualité qui me rapporte 10% de rendement plutôt qu’un taudis qui m’en rapporte 14%. On exige des choses vis-à-vis d’un locataire – ce qui est parfaitement normal – il y a aussi lieu d’en exiger d’un propriétaire.

Denzel Washington, dans American Gangster (excellent film au demeurant) disait :

Il y a des manières correctes de faire les choses, et il y’en a qui le sont moins

Ceci en est un exemple.

D’une manière générale, je suis convaincu qu’investir est parfaitement compatible avec le fait de faire les choses avec éthique et respect. Il suffit pour cela d’accepter l’idée qu’investir, ce n’est pas tirer sur tout ce qui est compressible pour gagner de l’argent. N’est ce pas plus important que de faire du chiffre pur ?


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