Au Danemark, en Norvège et en Suède, et en Finlande: « En plus de ne pas avoir à payer de droits de scolarité, tous les élèves reçoivent une bourse mensuelle pour couvrir une partie de leurs frais de subsistance ».

Publié le 02 juillet 2012 par Donquichotte

Oui, cela existe tout là-bas, en haut de la carte de l'Europe.

Les étudiants québécois ont reçu de nombreux appuis à leur mouvement de contestation de la hausse des frais de scolarité. Cette lettre, (présentée ci-après in extenso) envoyée au Devoir par des étudiants scandinaves rappelle que dans leur pays "la gratuité scolaire est complète". Ceci veut simplement dire que tout gouvernement responsable qui le souhaite peut adopter une politique fiscale et budgétaire en conséquence.

C'est tout simple. Pourquoi le gouvernement québécois ne le fait-il pas?

Je sais aussi une chose. Marié avec une Finlandaise, je sais ceci: je n'ai jamais vu un contribuable finlandais (et j'en connais un tas) se plaindre des "taxes" que cela occasionne. Le système éducationnel finlandais est reconnu en Europe comme l'un des meilleurs. Et si c'est le cas, ce n'est pas seulement, ou nécessairement, parce qu'il est gratuit, c'est aussi parce que ce pays a donné toute l'attention que nécessite une "accessibilité équitable", une "éducation de base de qualité", et surtout, une "formation citoyenne responsable et mature". La connaissance n'est-elle pas source de conscience? Ce n'est pas pour rien que ce pays cultive ses forêts depuis des décennies, qu'il protège son environnement - arbres, lacs et plans d'eau de toutes sortes - comme peu de pays le font.

Je reviens sur un point: "une telle politique coûte, pour sûr". Mais pourquoi ce petit peuple de 5 millions d'habitants, avec un PNB par habitant à l'égal de celui du Québec, fait-il ce choix de " se payer une société qu'il souhaite plus civilisée", j'entends, plus éthique, plus esthétique, plus morale? Certes, il n'y parvient pas en tout point, mais, j'avoue qu'il a une bonne longueur d'avance sur le Québec de Charest. Peut-être faut-il seulement enlever Charest? C'est une demi-blague.

Voici cette lettre, publiée dans Le Devoir récemment.

Lettre de soutien

Signé par : Danske Studerendes Faellesråd; Norsk Studentorganisasjon; Sveriges Förenade Studentkårer (les syndicats étudiants du Danemark, de la Norvège et de la Suède)

Ici dans les pays nordiques, l’accès universel à une éducation gratuite va de soi. Pourquoi? Parce que nous savons que l’éducation est l’investissement par excellence dans l’avenir d’une société. Au Danemark, en Norvège et en Suède, en plus de ne pas avoir à payer de droits de scolarité, tous les élèves reçoivent une bourse mensuelle pour couvrir une partie de leurs frais de subsistance. Cela se traduit évidemment par des impôts plus élevés, mais une éducation gratuite réduit les inégalités sociales et profite à la fois aux individus et à la société dans une perspective à long terme. Une population instruite est synonyme d’un État fort et stable, préparé pour l’avenir.

Bien que la lutte au Québec n’ait reçu que très peu de couverture médiatique dans les pays nordiques, il a toujours été possible pour nous de suivre l’impressionnant mouvement étudiant avec beaucoup d’intérêt, via Facebook et les médias internationaux.

Les étudiants du Danemark, de la Norvège et de la Suède, représentés par leurs syndicats étudiants respectifs, reconnaissent avec stupéfaction et humilité le dévouement et la persévérance des étudiants québécois. Nous chérissons nos systèmes éducatifs, mais dans un contexte où la pression politique est constante, nous nous inquiétons de l’avenir de l’éducation accessible.

Le 22 juin dernier, partout dans le monde ont été organisées des manifestations en appui au mouvement étudiant québécois. Afin de démontrer notre soutien sans réserve, les étudiants et autres sympathisants de la cause québécoise ont manifesté en face de l’ambassade du Canada à Copenhague. Ils ont remis une déclaration aux représentants de l’ambassade, de la part des syndicats étudiants nordiques.

La hausse des droits de scolarité au Québec n’est pas un problème isolé, mais l’indicateur d’une crise mondiale de l’éducation contre laquelle nous devons unir nos forces afin d’y mettre un frein.

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