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L’humeur – Bref, c’est l’histoire d’un mec…

Publié le 02 juillet 2012 par Delromainzika @cabreakingnews

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Tout le monde y a été de sa petite vanne sur la fin de Bref, notamment parce que les raisons énoncées de l’arrêt de la série ne sont pas spécialement valable : arrêter en pleine ascension un programme court qui cartonne et qui a ses fidèles. Et si tout simplement c’était un souci d’audiences (peut être que pendant Bref les téléspectateurs de Canal + désertent), ou bien de ligne édito (l’arrivée d’une nouvelle formule du Grand Journal à la rentrée ne pouvait peut être pas inclure ce programme court), ou encore les critiques qui se faisaient de plus en plus assassine sur le dos des créateurs de la série. Je ne sais pas quelle est la raison « réelle » de l’arrêt de ce programme court mais il était temps pour moi de faire le bilan. Quoi qu’on puisse en dire, Bref a été un vrai phénomène de société, victime d’un buzz assez étourdissant sur les réseaux sociaux, alimenté par les créateurs de la série qui ont su appréhender ces petites bêtes. Car le succès de Bref ne vient pas de Canal, mais bien des réseaux sociaux et de cette jeunesse connectée, qui fuit la télévision comme la peste et ses diffusions par heure, par « tranche horaire » où il faut être présent.

C’est un conditionnement qui ne leur plait plus. Bref c’est bref, c’est court, c’est dans l’air du temps. Ca parle d’un gars qui n’a pas fait de trucs exceptionnels dans sa vie, d’une histoire tout ce qu’il y a de plus banale mais qui parle au plus grand nombre. Bref c’est parfois con, parfois drôle, parfois même intéressant. Sans porter de jugement créatif, je pense que l’on peut clairement dire que Bref, aura su détecter ce que la génération Y voulait. Car au-delà de la qualité de la série, c’est une vraie usine à fabriquer quelque chose de plutôt efficace en son genre avec un format que la France adore et chéri : le format court. C’est catchy, c’est rapide. On n’a pas le temps de respirer que c’est déjà fini. Contrairement à des formats familiaux et plus engoncés dans le pâté français, Bref a su parler à une génération entière, sans pour autant que l’on puisse se reconnaitre dans tous les faits et gestes du héros. Il faut dire que celui là il en enchaine des VDM, des beauferies stupides, et tout simplement des tranches de vie. Il accumule aussi une bonne dose de clichés mais pas trop mal mis en images finalement.

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Ce que j’apprécie avec Bref, c’est aussi ce côté éjaculatoire. Le terme peut paraitre un peu rustre mais c’est pourtant un mot qui définit parfaitement la « série ». Pendant près de maintenant 80 épisodes, Bref aura dépeint une tonne de choses, pas toujours très drôle. La série débutait sur les chapeaux de roues, elle faisait rire. Puis petit à petit la redondance s’est fait ressentir et les épisodes étaient ennuyeux. Mais Bref a remontée la pente petit à petit afin de revenir à ce que l’on appréciait dans les premiers épisodes. Jusqu’à la catastrophe de la fameuse soirée déguisée. Le principe est bon mais l’exécution assez mauvaise. Cela aurait pu être hilarant et finalement ce fût une blague répétée trois fois, et pas très fun. La série a connue tellement mieux, tellement plus… spontanée. Car c’était ce qui plaisait dans Bref. C’était spontané. Tu n’avais pas le temps de décodé une blague qu’une nouvelle venait déjà d’être repeinte par-dessus. Mais voilà, je pense que les auteurs de Bref, bien trop sûrs de leur talent, se sont alors donné pour objectif, bille en tête, d’aller vers quelque chose de plus mièvre, de plus stable car dans la génération Y il y a aussi de l’amour

. Et là, les épisodes, qui auraient pu encore faire fonctionner la machine à faire rire, se sont englués dans une mécanique rouillée. Je pense que leur excuse de la « saison de trop » pourrait se valoir. On sent que les auteurs ramaient pour trouver de nouvelles idées. D’où la trilogie sur la soirée déguisée. Ou encore le « Je suis dans la merde », « C’est la merde », une suite d’épisodes fonctionnant sur un cliffangher raté. Ainsi s’achèvera dans quelques jours seulement Bref. Ce fût bref, un peu plus de 80 épisodes de 2 min 30. Maintenant, espérons que si les auteurs de la série reviennent (sûrement vers le cinéma puisqu’apparemment un film de Bref étaient dans les cartons), ils aient une idée un peu plus claire de ce qu’ils veulent faire de leur bébé. Bref restera tout de même l’un des programmes de la saison ayant réalisé le plus de buzz sur internet, réunissant des millions de fans autour d’une page Facebook. Mais les meilleures blagues sont les plus courtes.


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