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Philippe Mitschké

Publié le 02 juillet 2012 par Toulouseweb
Philippe MitschkéLe peintre de l’Air a marqué son temps.

Un artiste de grand talent vient de disparaître : Philippe Mitschké, qui fut notamment le fondateur et le premier président de l’association des peintres de l’Air. Il était né le 18 janvier 1931 à Parthenay, dans les Deux-Sèvres, et vient de s’éteindre en Alsace, où il s’était retiré depuis plusieurs années. Commentaire de son fils Mathieu : «il a emporté ses pinceaux pour croquer ses amis Edmond Petit, Jean Lasserre, Dominique Maunoury». Ce qui annonce une réunion au sommet, là-haut.
Elève de Paul Colin, Philippe Mitschké a beaucoup travaillé tout au long de sa vie. Il fut, coté magazines, le directeur artistique de 1966 à 2002 de la prestigieuse revue trimestrielle «Icare» éditée par le SNPL. Et il en illustra fréquemment les couvertures, dans un style original reconnaissable entre tous. C’est aussi lui qui fut chargé par l’Académie de l’air et de l’espace de composer la couverture du dictionnaire «Les Français du ciel», ouvrage dans lequel la brève notice qui lui est consacrée évoque trop modestement la qualité de son travail. Il livra des œuvres à l’armée de l’Air, Air France, UTA, Thomson et, bien sûr Matra. Pendant 20 ans, de 1970 à 1990, Philippe Mitschké fut en effet le conseiller artistique et graphique de l’industriel, fondu plus tard dans EADS.
Philippe Mitschké
Outre les peintures qui ont abouti dans diverses entreprises et chez des particuliers, on peut voir avec plaisir certaines de ses œuvres au musée du Bourget et au musée Air France. On se souvient aussi de son rôle au sein du comité de l’Année Ader, initiative il y a une vingtaine d’années du service historique de l’armée de l’Air. Grâce à une action de mécénat de Matra, c’est sous la responsabilité de Philippe Mitschké qu’avait été réédité l’ouvrage fondateur «L’Aviation militaire» dû à la clairvoyance de Clément Ader.
Bien entendu, les peintres de l’Air continuent, une nouvelle génération a pris la relève (on pense à Gérard Weygand, à Lucio Perinotto, à quelques autres) mais, en même temps, on est en droit de s’interroger sur l’après-Mitschké, période nouvelle dans laquelle nous sommes insensiblement entrés de plain-pied, ces temps-ci. Y a-t-il encore une place pour l’expression artistique au sein du monde aéronautique et spatial français ? La notion de mécénat bien compris ne serait-elle pas en train de s’évaporer sous nos yeux ? Voici l’occasion de nous poser la question.
Pierre Sparaco - AeroMorning

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