Je vous parlais il y a quelques temps du « père » Godflesh, eh bien revoilà le fiston Jesu ! Mais trêve de vieux jeux de mots foireux, vous allez vite voir que la musique de ce groupe n’est pas très « catholique » si je puis dire…
Voilà 9 ans que Jesu est né, à la suite du split de Godflesh. Tandis que G.C. Green s’éloigne du monde de la musique pour quelque temps (jusqu’à la reformation du groupe en 2010), Justin Broadrick continue derechef avec son nouveau projet baptisé Jesu, en l’honneur de la chanson finale du dernier album de Godflesh, Hymns (2001). Un souci de continuité certain…si bien que Broadrick va enregistrer seul l’ensemble de son premier EP Heart Ache (2004), qui dure pas moins de 40 minutes tout de même, avec seulement 2 chansons… Le ton est donné : planant et sombre, ce premier enregistrement que l’on pourrait qualifier de Post Metal fait la pare belle aux voix brumeuse et aux guitares bourdonnantes, sur fond de rythmiques lentes de et appuyées. Après avoir été rejoint par Diarmuid Dalton en tant que bassiste, et le batteur Ted Parsons (Prong, Killing Joke), le leader persiste et signe avec l’album éponyme, qui sort fin 2004, dans la même lignée que le précédent EP.
Après diverse concerts, la formation revient en 2006 avec un nouvel EP qui marque un certain changement dans la musique du groupe : Silver se détache des autres enregistrements par une approche du Shoegazing, avec des parties rythmiques moins cinglantes, et dans l’ensemble, quelque chose de plus mélodique, que les premiers passages en studio, plus « drone » (qui n’en reste pas moins excellent d’ailleurs !). Cette tendance se précisera par la suite sur Conqueror (2007), puis Infinity (2009), bien que la seule et unique chanson de ce dernier marque toujours le côté très « ambient » et improvisé cher à Jesu.
Venons-en à Ascension. La présence de 10 chansons dans la version initiale peut sembler étonnante, tant on est habitué aux longues chansons de vingt minutes qui caractérisent le groupe gallois, mais finalement les chansons durent en moyenne 6 minutes chacune, pour un album qui dure une heure… de bonheurs ! Car comme l’évoque le titre, Jesu s’améliore toujours à chaque fois, tout en s’inspirant des expériences passé de Justin Broadrick - qui demeure la « tête » du groupe sans aucun doute… Difficile à croire que c’est un ex-Napalm Death ! Teinté de guitares Folk, sur laquelle pose une voix tout en respiration, c’est album est une sorte de synthèses de tout ce dont K. Broadrick a pu jouer auparavant, créant pourtant une nouvelle facette de Jesu. On avait déjà été étonné de le réentendre crier sur Infinity, la dernière fois remontant à Hymns de Godflesh. A cela s’ajoute une batterie lourde –plus lente que dans du Doom Metal par moment ! -, basse toujours très juste, et des pistes de gratte électriques qui littéralement vous enveloppent…Après avoir pris une grosse claque pendant une heure, où les chansons s’enfilent comme des perles, la dernière chanson éponyme termine curieusement sur une note très calme, bien que mélancolique, simplement interprétée à la guitare. Vite ! On reprend les mêmes et on recommence !
Difficile pour moi de rester objectif devant cet album, car ce mec génial a toujours su me captiver, que ce soit par Godflesh, Blood of Heroes et j’en passe… mais la critique spécialisée est là pour vous prouver que ce dernier LP de Jesu vaut franchement le détour, alors jetez vous dessus (acheter le de préférence, ça restera une valeur sûre pour votre argent !)
Jesu - Fools
Jesu - Birth Day
Jesu - Sedatives
Jesu - King of Kings
Jesu - Ascension