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Je suis socialo-traître et j'aime ça

Publié le 03 juillet 2012 par Omelette Seizeoeufs
 

À vrai dire, je ne suis pas socialiste : je n'ai jamais pris ma carte au P"S". Je suis juste socialo-traître sympathisant, pire encore que les socialo-traîtres encartés, car même pas engagé corps et âme pour Laurent, Dominique ou Martine.

Quelques jours après le second tour des législatives, ou quelques heures peut-être, je ne me souviens plus, j'ai eu deux pensées successives.

  • D'abord je me suis dit : "ça y est, la droite est défaite, maintenant on va passer notre temps à se disputer avec les Front de Gauche".
  • Un peu plus tard, je me suis dit : "ça y est, le pouvoir est assuré pour cinq ans, on va revenir à l'occupation habituelle d'un blog de gauche, c'est-à-dire qu'on va tirer le PS."
 

Nicolas Sarkozy a créé une ambiance telle que la victoire de n'importe qui se réclamant de la gauche aurait été un soulagement. La campagne justifiait les positions les plus centristes. Voici par exemple ce qu'il écrivait à François Bayrou entre les deux tours de la présidentielle :

Le sérieux budgétaire

Il est le premier moyen pour rétablir l'équilibre de nos comptes publics. En 5 ans, la dette de la France s'est accrue de 600 milliards d'euros et atteint désormais presque 90 % du PIB. J'ai pris à cet égard un engagement clair : ramener l'équilibre budgétaire à la fin du quinquennat, en 2017. A cette fin, je ferai voter dès cet été par le Parlement une loi organique sur les finances publiques. C'est pourquoi j'ai proposé une réforme fiscale d'envergure, dont l'objectif est de rétablir l'équité entre citoyens et de rendre à l'Etat les ressources dont il a été privé au bénéfice d'intérêts particuliers.

Vous n'avez pas élu Hugo Chavez. Vous le saviez.

Hollande a promis de la relance, mais ce sera difficile vu les comptes. On pourra cependant le juger sur sa capacité de relancer l'économie malgré la difficulté de la situation, malgré la rigueur qui se profile.

Le keynésianisme, s'il va exister, ne le pourra plus au niveau purement national. On peut être contre l'internationalisation de la finance ou la façon dont l'Europe se finance, ou même contre l'Euro : rien aujourd'hui ne permet, même au Président de la R., de renverser ces tendances historiques. On peut se dire "l'ennemi de la finance", il serait purement irresponsable pour nos dirigeants de faire comme si le fonctionnement de l'Etat ne dépendait pas de sa capacité à se financer par les banques du monde.

Le combat de la relance doit être mené, pour beaucoup, sur le plan Européen. Ce combat a commencé, tant bien que mal, ce qui est déjà un changement de direction radical par rapport à ce qu'a fait Nicolas Sarkozy, aussi bien en termes de politique européenne qu'en termes de fiscalité.

 

A quelques légères approximations près, nous sommes dans la continuité de ce qui a été annoncé pendant la campagne. Quand Hollande disait "équilibre des comptes", la droite rigolait, disant que cela ne pouvait pas être vrai : c'est un socialiste après tout. J'ai l'impression qu'à gauche, et même pas au Front de Gauche, on ne le croyait pas non plus.


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