Le peer to peer va t il contaminer d’autres domaines après les médias?

Trouver et télécharger un film ou un morceau de musique directement sur les ordinateurs de plusieurs personnes de la communauté sans passer par un intermédiaire … cela met en grande difficulté l’industrie de la musique et du cinéma depuis quelques années. Cette mise en relation directe empêche en effet tout contrôle de la distribution et toute rétribution même. Du côté du consommateur par contre, plein d’avantages : le plus grand catalogue disponible, des enregistrements inédits (lives, essais, interviews…) et surtout gratuitement.

La gratuité est maintenant remise en cause par les différentes lois et les virus sévissant dans ces communautés assombrissent l’avenir du peer to peer (P2P), soulageant à terme les inquiétudes des industriels à moyen terme mais ce principe pourrait remettre en cause plusieurs autres secteurs.

Restons dans un domaine proche : les télécoms. Le principe du P2P permettra aux pays en voie de développement de résorber enfin leur retard numérique. Chaque personne dans un village peut devenir un opérateur mobile et internet en installant une antenne reliée à un réseau Wimax ou filaire d’un opérateur national. Il proposera ainsi directement ses services aux différents consommateurs sans intermédiaire. A terme, grâce à ce type de réseaux reliés, on peut estimer que 80% de la population pourrait avoir accès à l’internet en seulement 5 à7 ans car les investissements sont relayés par des personnes au niveau local avec des budgets réduits et un fort intérêt de développement de l’activité.

Le plus grand potentiel pourrait résider dans des secteurs plus surprenants comme la banque. Richard Branson l’a bien senti en montant sa propre entreprise dans le domaine : il va proposer avant la fin 2008 un service de prêt par des proches (familles ou amis). Plutôt que de vous adresser à une banque (surtout en cette période ou obtenir un prêt devient difficile), il suffit de faire une demande sur le site qui est transférée à vos proches, le site propose différents services : assurances de remboursement, prélèvements et reversements…

Avec les premiers résultats du micro crédit, on se rend compte que les remboursements sont meilleurs que dans le système bancaire réel. On peut donc imaginer une extension du système de micro-financement aux prêts pour créer de petits projets en dehors du simple cercle familial (magasin alimentaire, petite usine …) pour s’étendre ensuite à des financements de projets demandant des fonds plus importants comme des start ups technologiques. Avantage pour l’investisseur : obtenir un rendement supérieur, satisfaction de participer à un projet, sécurité grâce à des assurances… et pour l’emprunteur obtenir des capitaux à moindre coût sans forcément les barrières dressées par les systèmes de financement classique.

A quels autres secteurs est ce que ces principes pourraient s’appliquer?

de Brice Escarguel