Q.I. // Saison 1. Episodes 1 et 2. L'Empire du Sens (Pilote) / Femme à lunettes.
En France, dans les séries, on aime bien le cul. C'est cru, mais c'est vrai. Après Hard pour Canal + ou encore Xanadu (très mauvaise série d'ailleurs dont je ne vous ai jamais parlé et pour
cause) pour Arte, voici Q.I. pour Orange Cinéma Séries. Il s'agit de la première production originale du bouquet de la chaîne. Elle avait débutée en janvier dernier mais je n'avais pas pris la
peine de mettre mon DVR en route pour avoir les épisodes sous le coude. Du coup, je fais un petit rattrapage. Q.I. c'est donc une série parlant d'une actrice porno, Karine ou plutôt Candice Doll
pour les intimes. Une petite série en seulement huit épisodes qui sait mettre en condition. Dès le premier épisode on sait clairement où l'on va et même si tout n'est pas parfait (notamment dans
le scénario) c'est léger et fluide. Je ne me suis pas ennuyé durant ces deux petits épisodes de seulement vingt minutes. De plus, le monde de la pornographie est très peu présent, uniquement
suggéré et/ou exclu de l'histoire. On tente de parler de la reconversion d'une actrice en pleine ascension, pas d'un monde.
Karine, plus connue sous le pseudonyme de Candice Doll, est en train de devenir une star prometteuse du film X à la française. Un statut dont se sont très bien accommodés ses parents, grâce à
la notoriété grandissante de leur fille. Mais suite à un problème de santé, Karine prend du recul sur sa vie, et sent que cette voie qui lui a été toute tracée par son petit ami Franck ne lui
convient plus. Elle décide alors, contre l’avis de tous et en cachette, de s’inscrire en philosophie à la Sorbonne. Ce monde qui la fascine et l’attire, effraie son entourage, bien habitué à
profiter d’une manière ou d’une autre de sa notoriété précoce. Cependant, bien décidée à se confronter aux préjugés des uns et des autres, Karine entame une quête vitale : rechercher une liberté
qu’elle commence à remettre en question. Sa soif de connaissance et la compréhension des questions philosophiques qu’elle se pose la conduisent rapidement vers l’extase. Une extase psychologique
et physique, qui va même jusqu’à lui procurer des orgasmes.
Je trouve que la reconversion de Candice est une bonne idée et pas uniquement une idée pour que le scénario soit plus original. On sent que la série va bien plus loin que la simple histoire qu'elle veut nous raconter. En effet, les épisodes nous proposent vraiment de plonger dans la pensée et les questions que l'héroïne se pose. Elle est coincée entre un milieu qu'elle n'aime pas, un petit ami qu'elle n'aime pas non plus (elle n'est pas vraiment heureuse, et cela se sent lors de la scène de sexe qu'ils vont échanger, assez cocasse en son genre) et des parents qui ne voient en elle qu'un produit marketing pour promouvoir leur tout nouveau SPA. D'ailleurs, les parents sont vraiment des beaux salauds quand même. Ils poussent leur fille à continuer le X, tout ça pour pouvoir gagner de l'argent sur son dos derrière (et ouvrir un SPA qui sera à mon avis voué à l'échec étant donné que je vois très bien Candice couper rapidement les ponts avec ses parents).
Le monde qui entoure Candice n'est pas un monde qu'elle aime. La philo c'est une évasion. Aussi bien dans la réalité que dans la fiction. Elle permet de parler de choses qui vont au delà de notre propre existence et de notre propre quotidien. J'ai hâte que ce côté métaphorique que la série développe petit à petit prenne une toute nouvelle dimension. Ainsi, voilà une bonne petite série. On n'attend pas forcément grand chose d'une production d'Orange Cinéma Séries et pourtant, c'est de la bonne came. Il faudra aussi que je prenne le temps de tester un jour Zak (si je peux faire du pied aux attachés de presse pour qu'ils m'offrent l'opportunité de visionner au moins la première saison de la série pour en dire autant de bien que cette série que j'espère avoir l'opportunité de finir). Bref, vous l'aurez compris, Q.I. c'est à voir. C'est une solide petit fiction française qui ne mange pas de pain. Et pourtant, qui aurait misé un kopeck sur une série aussi confidentielle ? Personne je suppose. Mais c'est dans les plus petits plats que l'on fait les meilleurs repas (je viens de l'inventer sur le tas, et j'en suis plutôt fier).
Note : 6.5/10. En bref, deux épisodes légers et métaphoriques. Une série peut parler de sexe, sans trop le faire, et devenir intelligente.