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La lumière, sombre génie

Publié le 06 juillet 2012 par Mtislav

Tiens, il y avait longtemps. Du coup, je me sens un peu hésitant. C'est comment qu'on écrit sur son blog ? Je crois bien que la plupart du temps on se contente de répondre à un guignol, un coup de sang quoi ! Mieux, on répond à Dorham. Qu'est-ce qu'il morigénait encore le Sardanapale du Quai de Javel ?
Oui, morigéneradmonester, attraper, catéchiser, chapitrer, corriger, disputer, fustiger, gourmander, gronder, quereller, reprendre, réprimander, secouer, sermonner, tancer...
On ne va pas lui faire de la pub. Mieux vaudrait le seriner discrètement car il agonise seul dans l'impasse sanglante. 
"Nos sociétés ne sont plus capables de créer d’œuvres lumineuses. La fascination collective a supplanté par la force les vertus de la contemplation. Les quelques histoires d’amour grotesques qui paraissent ici ou là ne peuvent lutter contre ce déferlement d’atrocités, de sang versé, ces scènes de torture qui font le délice du plus grand nombre. Je suis incapable de comprendre à ce jour quelle est l’origine de cette lente chute morale qui est la nôtre. Incapable de concevoir et donc de formuler la moindre réponse. J’attends fiévreusement qu’un sombre génie rallume la lumière."
M'enfin ! Lui répondre, ce serait comme disserter le jour de la philo du bac. D'un côté, il n'aurait pas totalement tort alors que d'un autre, il manquerait presque d'avoir raison. Je ne suis pas comme ça. J'aime à prendre position courageusement.
La lumière, sombre génieDes années que je me gave de polaronoirs, de srileurze, de serihallkillerzeus... Croyez-moi, je m'y connais. C'est pas dans une sacristie que j'éteins la lumière, moi. Pendant qu'on agite l'encens, je ramasse les corps démembrés sur la chaussée et ma lampe de chevet est à la morgue.
Chacun sait que le criminel revient toujours sur les lieux du crime. Par un phénomène d'identification bien connu, j''ai ainsi emprunté "Jusqu'au dernier" à la bibliothèque municipale alors que je l'avais déjà lu il y a quelques années. Deon Meyer est excellent mais jusqu'à présent, je trouvais qu'il avait du mal à tenir la distance. Je viens d'enchaîner "Lemmer, l'invisible" et "13 heures". Je me suis régalé.
"Griessel et Dekker marchèrent ensemble jusqu'à Loop Street.- Qu'est-ce que vous avez contre l'inspecteur Kaleni ?, demanda Griessel.- Elle est énorme, répondit Dekker, comme si ça expliquait tout.Griessel se rappela l'avoir vue le jeudi précédent : petite, très grosse, le visage ingrat, sévère comme la justice, sanglée dans un uniforme noir qui la boudinait.- Et ... ?- On était ensemble à Belllville et elle a le don d'agacer tout le monde, comme c'est pas permis. Une de ces féministes qui brûlent leurs soutien-gorges et croient tout savoir, elle fait de la lèche au commandant à un point... (Il s'interrompit.) Je vais par là, dit-il en montrant le bas de la rue.- Rejoins-moi à Afrisound quand tu auras fini, répondit Griessel.Dekker n'en avait pas terminé.- Elle a l'habitude particulièrement énervante de surgir de nulle part comme un mauvais présage. Elle s'amène sans faire de bruit, aussi silencieuse qu'une éjaculation nocturne, là, sur ses petits pieds, et tout à coup, elle est là, avec cette odeur de Kentucky Fried Chicken qui la suit toujours, bien qu'on ne la voie jamais bouffer quoi que ce soit.- Ta femme est au courant ?- Au courant de quoi ?- Que Kaleni t'excite ?Dekker grommela quelque chose d'indistinct, exaspéré. Puis il rejeta la tête en arrière et se mit à rire, un aboiement venu des profondeurs qui se répercuta sur le mur du bâtiment d'en face."
C'est une enquête double, d'un côté un cadavre plutôt ordinaire, un type qui a reçu quelques balles et qu'on a retrouvé mort dans son lit. De l'autre, une jeune américaine fuit à travers la ville du Cap. Le roman comme l'indique le titre se déroule sur une durée de quelques heures, 13 faut croire. Il y a bien une petite scène de torture avec quelques orteils arrachés à coup de cisaille :
"Il coupa l'orteil. Son corps tressauta.- Nom de Dieu ! fit l'un des hommes qui lui tenaient les jambes.- Oui, oui, oui, oui, oui, oui... d'une voix forte et hystérique, le corps pris de convulsions.Il prit un autre doigt de pied.- Où se trouve le sac exactement ?Elle laissa échapper un cri inhumain.- Bordel de merde, Jay, qu'est-ce qu'il te faut de plus ?, lança l'autre jeune type, le visage déformé par l'horreur.Jason, furieux, le frappa du dos de la main.- Tu sais ce qui est en jeu, espèce de trouduc ? Tu veux passer le reste de ta vie en prison ?"
Rassurez-vous, on fait merveille dans les services d'urgences sud-africains et gageons que les orteils de la jolie américaine seront recollés sans que quiconque ne puisse se douter de quoi que ce soit.
Je vous promettais une démonstration inaboutie. 
J'avais tort. Le choix est clair. Trouduc
( Traduire : Tu peux rallumer la lumière, sombre génie).  photo : Tommi //


PS :  une polémique m'a récemment opposé à MHP sur un réseau social bien connu. Une polémique vaine puisque je ne faisais que marquer mon intérêt pour un film que nous avions choisi tous les deux de voir, pour un réalisateur dont nous admirons le talent et l'oeuvre sombre. Mais sur ce médium froid qu'est l'écran que vous avez sous le nez, tous les quiproquos sont possibles. Et sans fondements. Sauf à prendre en compte celui qui nous est propre.

    

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