L’augmentation des dépenses de santé a enregistré en 2010 un fort ralentissement, voire une baisse en termes réels dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE, inversant ainsi une tendance à long terme de progression rapide.
Si la plupart des pays ont maintenu le niveau de leurs dépenses de santé au début de la crise économique, les coupures budgétaires ont véritablement commencé à prendre effet en 2010, particulièrement dans les pays européens les plus durement touchés par la récession.
En Irlande, les restrictions imposées en matière de dépenses publiques se sont traduites en 2010 par une baisse de 7,6% du montant total des dépenses de santé, lequel avait augmenté de 8,4% par an en moyenne entre 2000 et 2009. De même, les dépenses de santé de l’Islande ont chuté de 7,5% suite à une réduction de 9,3% des dépenses publiques. S’agissant de l’Estonie, les dépenses de santé – dont le taux de croissance annuel a frôlé une moyenne de 7% par an tout au long de la période 2000-2009 – ont plongé de 7,3% en 2010, en raison d’une réduction des dépenses publiques et privées. En Grèce, les estimations des dépenses de santé indiquent une baisse de 6.5 % en 2010, après une augmentation annuelle moyenne de plus de 6% entre 2000 et 2009.
Les pays ont réduit leurs dépenses publiques au moyen de diverses mesures. L’Irlande a opté principalement pour une baisse des salaires et des tarifs payés aux professionnels et aux sociétés pharmaceutiques, et pour une réduction effective du nombre de professionnels de la santé. L’Estonie a réduit les coûts administratifs de son ministère de la Santé, ainsi que le prix des services de santé remboursés par le régime public.
Plusieurs pays – dont l’Estonie, l’Irlande, l’Islande et la République tchèque – ont également suspendu leurs plans d’investissement, tout en s’efforçant de gagner en efficience par des fusions d’hôpitaux ou de ministères, ou en développant de plus en plus les soins et la chirurgie ambulatoires au lieu des hospitalisations. L’utilisation plus grande de médicaments génériques a aussi été encouragée dans un certain nombre de pays.
D’autres mesures visent à accroître les montants à la charge des patients. Ainsi, l’Irlande a augmenté la part des paiements incombant directement aux ménages pour les médicaments et les appareils médicaux délivrés sur ordonnance. La République tchèque a opté pour la hausse des tarifs d’hospitalisation.
Hors d’Europe, la croissance des dépenses de santé a ralenti en 2010, pour atteindre environ 3% aux États-Unis, au Canada et en Nouvelle-Zélande. Elle est restée supérieure à 8% en Corée.
Les dépenses de santé ayant enregistré en 2010 une croissance égale à zéro dans l’ensemble de la zone OCDE, le pourcentage du PIB consacré à ce secteur s’est stabilisé, voire a diminué légèrement, dans la plupart des pays. Ces dépenses ont représenté en moyenne 9,5% du PIB dans les pays de l’OCDE pour l’année 2010, contre 9,6% en 2009.
En pourcentage du PIB, c’est de loin aux États-Unis que les dépenses de santé sont restées les plus élevées en 2010 (17,6 %) ; viennent ensuite les Pays-Bas (12%), la France et l’Allemagne (11,6%). Le Mexique (6,2%) et la Turquie (6,1%) sont les pays qui consacrent à la santé la part la plus faible du revenu national. Au Japon, la proportion des dépenses affectées à la santé a augmenté sensiblement ces dernières années (9,5% contre 7,6% en 2000), atteignant désormais la moyenne de l’OCDE. Ce pourcentage a également enregistré une hausse en Corée (7,1% en 2010, par rapport à 4,5% en 2000).