A la vitesse du lièvre de Patagonie

Par Opapilles

Le lièvre de Patagonie n’est pas un chapelet de souvenirs ordonnés de Claude Lanzmann, « le passé n’est décidément pas mon fort ». La chronologie est peu ou prou suivie mais elle a moins d’importance que la cohérence d’une vie riche en évènements, rarement en contradictions. Claude Lanzmann l’avoue bien vite : « La question du courage et de la lâcheté est un fil rouge de ce livre, le fil rouge de ma vie. » Et fidèle à cette recherche, il nous entraîne dans sa vie dont il est un amant passionné. C’est tout sauf un tiède. Elégant et tonitruant, féroce et délicat, courageux et malin, joyeux et lucide. « Orgueilleux oui, vaniteux non. Humble oui, modeste non. »
A la vitesse du lièvre nous parcourons trois quarts de siècle, mais le lièvre sait se faire tortue quand le moment, la vie le justifient. Il sait fragmenter le temps, le dilater ici pour le réduire ailleurs. Juif non religieux, enfant de l’assimilation, « ce triomphe de l’oubli », il raconte la province auvergnate, la résistance dans les Jeunesses Communistes, les classes préparatoires à Louis le Grand, le journalisme indépendant, la direction de la revue « Les temps modernes » créée par Sartre, ses rencontres, ses amitiés, ses amours. Plus que d’un écrivain, il brosse un portrait émouvant d’une Simone de Beauvoir, dite« le Castor », plus vivante que jamais. Au delà de ses engagements parisiens durant la guerre d’Algérie, il privilégie le révolutionnaire Frantz Fanon, l’auteur des « Damnés de la terre », et la rencontre qu’il organise avec un Sartre subjugué.

Ce livre est disponible chez Folio et on peut lire la suite de cette critique sur le site critiqueslibres.com


Claude Lanzmann d@ns le texte par asi