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discours de Nicolas Sarkozy à Tours : le candidat de l'UMP répond à Jean-Marie Le Pen

Publié le 29 mai 2007 par Jeune Prof De Droite

Je voudrais dire aujourd'hui un mot sur les propos lamentables tenus hier par Jean-Marie Le Pen sur Nicolas Sarkozy. "C'est un candidat qui vient de l'immigration, s'est exclamé le président du FN, moi je suis un candidat du terroir. C'est vrai qu'il y a une différence, un choix qui peut être considéré comme fondamental par un certain nombre de Français."

Ce genre de discours me paraît doublement scandaleux, car non seulement il exprime une pensée clairement raciste, les Français issus de l'immigration récente étant assimilés à des citoyens de moindre valeur, mais il flatte et encourage les éventuelles pulsions xénophobes d'une partie de l'électorat français.

Toutefois, la phrase de Jean-Marie Le Pen aura au moins servi à prouver définitivement à ceux qui en doutaient, ou plutôt faisaient semblant d'en douter, qu'il existe une réelle différence entre les idées de N. Sarkozy et celles de Jean-Marie Le Pen, l'un voyant dans l'identité française avant tout une communauté de valeurs, l'autre réduisant la nation à une forme de droit du sang sur lequel vient se greffer le mythe de l'autochtone appartenant depuis toujours à l'antique terroir. Mais le parfum d'authenticité a des relents xénophobes...

D'un point de vue purement politique maintenant, je crois que Jean-Marie Le Pen a fort mal joué son coup, et vient d'ouvrir un boulevard à Sarkozy sur le sujet de l'Immigration. La gauche a en effet tout fait pour diaboliser Sarkozy, qu'elle accuse de se droitiser à l'extrême, et pour l'identifier à Jean-Marie Le Pen. On en veut pour preuve le cas d'Arnaud Montebourg qui disait encore tout récemment : "Nous savons qu'il est tout à fait plausible que la famille Le Pen puisse se retrouver au pouvoir grâce à l'accession éventuelle que nous ne souhaitons certainement pas de M. Sarkozy à l'Elysée". Et d'un coup, toute cette belle stratégie de la gauche consistant à confondre N. Sarkozy et J.-M. Le Pen s'effondre et celui que d'aucuns voulaient faire passer pour le diable en personne est devenu la victime à défendre, un fils d'immigré objet d'attaques racistes. Paradoxalement, par le rappel nauséabond de ses origines, N. Sarkozy se retrouve en situation de force pour défendre l'idée qu'il a faite sienne d'identité nationale.

En meeting ce soir à Tours, où je suis allé l'écouter, il n'a pas manqué de revenir sur les propos du candidat du Front National et sur ses propres conceptions de la citoyenneté française. Voici un extrait du discours :

"Je veux parler de la France parce que je lui dois tout. Je veux le dire à Monsieur Le Pen qui a sous-entendu que je n’étais pas assez Français pour être Président de la République, oui, je suis un enfant d’immigré. Oui, je suis le fils d’un Hongrois et le petit-fils d’un Grec né à Salonique qui s’est battu pour la France pendant la guerre de 14.
Oui, ma famille est venue d’ailleurs, mais dans ma famille, Monsieur Le Pen, on aime la France parce que l’on sait ce qu’on lui doit.
Oui, je suis un Français de sang mêlé qui pense que l’on est Français en proportion de l’amour que l’on porte à la France, de ce que l’on est prêt à faire pour elle, de l’attachement que l’on porte à ses valeurs d’universalité, de tolérance, de respect de la personne humaine, de fraternité, du souci que l’on a d’opposer toujours la raison à la folie humaine, de défendre la liberté contre la tyrannie.
La France ce n’est pas une race, ce n’est pas une ethnie. La France ce n’est pas le droit du sang. La France c’est une volonté de vivre ensemble, en partageant les mêmes valeurs.
On n’est pas Français seulement par ses racines, par ses ancêtres. On est Français par son âme, par son esprit, par ses sentiments.
Etre Français ce n’est pas seulement un statut juridique. Ce n’est pas seulement un bulletin de naissance. Ce n’est pas seulement un passeport. C’est une façon d’être, la fidélité à un idéal.
Etre Français cela ne s’hérite pas, cela se conquiert, cela se mérite tous les jours par l’amour de la France et par le civisme."

Entre cette conception de la citoyenneté et celle exprimée par Jean-Marie Le Pen, je ne doute pas un instant que les électeurs n'auront pas de mal à faire leur choix...


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