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Nicolas Sarkozy veut fonder un ministère de l'immigration et de l'identité nationale

Publié le 29 mai 2007 par Jeune Prof De Droite

Je suis un peu agacé par la polémique qu'a soulevée la proposition de N. Sarkozy de créer un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale. Il y a bien longtemps que le candidat de l'UMP avait annoncé son projet de créer un grand ministère de l'immigration, sans que personne n'y trouvât rien à redire, mais il aura suffi qu'il utilise l'expression "identité nationale" pour que la gauche et le centre crient en choeur au scandale.

« Qu’on s’occupe de l’immigration", a ainsi déclaré Fr. Bayrou, "et qu’on ait un ministère pour l’immigration, pourquoi pas. Mais enfermer dans la même phrase ‘immigration’ et ‘identité nationale’, je ne sais pas si vous voyez ce que ça cherche à évoquer, mais je dis qu’il y a là une frontière franchie ». Cette phrase montre combien le candidat de l'UDF en est réduit à jouer sur les mots pour se démarquer à tout prix de N. Sarkozy. Plutôt d'accord sur le fond avec l'idée d'un ministère de l'immigration, il préfère en critiquer l'appellation, en y voyant une allusion à Jean-Marie Lepen.

L'expression "identité française" n'appartient pourtant à personne, et certainement pas à Jean-Marie Lepen. La formule n'a pas en elle-même de connotation raciste et tout dépend de ce qu'on met derrière. Or N. Sarkozy, dans l'émission A vous de juger s'était justement empressé, pour ne laisser aucune ambiguïté, de définir précisément la politique de regroupement familial qu'il mettrait en place s'il était élu président.

Les conditions pour qu'un immigré puisse faire venir sa famille en France seront au nombre de trois : qu'il ait un logement pour accueillir ses proches, que les revenus de son travail, indépendamment des aides de l'Etat, suffisent à faire vivre sa famille,  et enfin que les étrangers voulant s'installer en France maîtrisent un minimum la langue française. Qu'on m'explique ce qu'une telle proposition, frappée au coin du bon sens, a de raciste. Toute le programme de N. Sarkozy consiste à remettre au coeur de la société la valeur du travail et le goût de l'effort, et on ne voit pas en quoi les étrangers feraient exception. Quant à l'obligation d'apprendre le Français, quoi de plus normal quand on veut vivre en France ?

L'identité nationale se fonde sur l'acceptation de valeurs communes, le respect des lois du pays et la communauté de langue. La langue française est bien entendu le pivot de notre identité nationale, puisque c'est elle qui porte nos valeurs et notre culture. Le mot identité, qui vient du latin idem (= le même), souligne dans l'expression "identité nationale" une communauté de valeurs, où chacun se reconnaît dans l'appartenance à la nation. Il n'y a pas de meilleur rempart au communautarisme.

La gauche, une fois de plus, et malheureusement aujourd'hui aussi le centre, font, en jouant les offusqués et sous couvert d'une générosité naïve, le jeu du Front National. Ségolène Royal, en cette occasion, était "complètement à côté des clous", pour reprendre l'expression qu'elle avait elle-même employé en 1993 à l'adresse de N. Sarkozy. Interrogée au salon de l'agriculture, elle a qualifié la formule employée par le ministre de l'Intérieur d'ignoble : "Je trouve assez ignoble de faire cet amalgame entre l'identité française et les travailleurs immigrés, étrangers qui viennent ici pour contribuer à la croissance économique et qui, je le rappelle quand même, viennent à la demande des entreprises." Tout d'abord l'expression "amalgame entre l'identité française et les travailleurs immigrés" ne signifie au pire rien du tout, au mieux l'inverse de ce que veut fustiger la candidate : "les travailleurs immigrés sont l'incarnation de l'identité nationale". Ensuite, si on passe sur ce français approximatif, Ségolène Royal se contente de faire à N. Sarkozy un procès d'intention, car ce dernier n'a jamais dit que les immigrés étaient un obstacle à l'identité nationale ou qu'ils étaient un frein à la croissance économique. Si on veut chercher quelque chose d'ignoble, on le trouvera plutôt du côté de ceux qui font l'éloge de l'efficacité de la justice chinoise...

Pour ce qui est, enfin, de la stratégie politique, les réactions de S. Royal et de Fr. Bayrou risquent d'être pour eux contre-productives, dans la mesure où elles contribuent à recentrer le débat de la présidentielle sur N. Sarkozy, après une campagne que certains à droite commençaient à juger un peu trop ronronnante. Au-delà des idées qu'il défend avec conviction, N. Sarkozy leur avait plus ou moins tendu un piège dans lequel ils se sont engouffrés tête baissée !

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