On ne dira pas que je n'ai pas pris au sérieux l'idée de prendre des vacances politiques. Ainsi, après mon passage dans les Cantons de l'Est, j'ai pris la route inverse, et suis donc parti vers les Cantons de l'Ouest!
Quand on quitte Montréal vers l'ouest, le problème, c'est qu'on se retrouve rapidement à la frontière du Québec; la question nationale sur une ligne qui croise l'autoroute, qui elle, change de numéro. Bref, même en vacances de la politique, difficile de s'en sortir.
Arrivé dans les Cantons de l'Ouest, je me suis d'abord fait un ami d'un petit habitant de l'endroit.
Puis, j'ai voulu visiter le Parlement de ce pays de l'Ouest, mais à mon grand étonnement, on m'a alors demandé de retirer mon carré rouge pour me permettre d'entrer dans l'édifice. J'ai demandé pourquoi, et on m'a répondu qu'il était interdit d'entrer avec des opinions politiques. J'ai argumenté qu'il me serait impossible de laisser mes opinions dehors, ce à quoi on m'a rétorqué que j'avais le droit d'avoir des opinions politiques (heureusement), mais qu'il était interdit de les exprimer au Parlement. Moi qui ai toute ma vie cru que c'était l'endroit idéal, j'ai été étonné, mais j'ai obtempéré avec le sourire, notant au passage que mon opinion concernait une politique provinciale, et non fédérale (ce qui n'a en rien changé l'opinion du gardien). Pour l'anecdote, on n'a pas considéré mon T-shirt ("Go Green") comme une opinion politique (ça en était une, environnementale; il y a une planète bleue dans le dos. J'avais mis ce T-shirt exprès; que voulez-vous, je suis comme ça, moi).
Après ma visite, j'ai fait une grimace similaire à celle qui orne justement le Parlement (et avec des fleurs-de-lys similaires), puis j'ai décidé d'amener ma cause du port du carré rouge en Cour d'appel...
Par une stupéfiante coïncidence, mon amie Suze plaidait justement ce jour-là (hehe), et nous avons donc obtenu l'autorisation d'en appeler à la Cour Suprême...
Belle place, la Cour Suprême. On nous a accueilli chaleureusement, fait faire une belle visite avec de très intéressantes explications, et tout ça, sans s'énerver du fait que je portais mon carré rouge tout le long de mon passage dans l'auguste édifice. Une cohérente leçon de démocratie touristique sur l'indépendance du politique et du judiciaire.
Je me suis ensuite baladé dans les rues d'Outaouais (c'est la version française d'Ottawa, non?), où j'ai tout de même aperçu cette vieille annonce d'une manifestation en support aux étudiants québécois et contre la Loi 78.
Puis, je me suis dirigé à Rideau Hall, la résidence officielle du Gouverneur Général du pays, le plus haut représentant donc, puisqu'il/elle est l'équivalent de la présence royale au pays. Malheureusement, le GG était absent (comme en témoignait l'absence de son drapeau au-dessus de sa résidence - une tradition directement importée des habitudes de la famille royale au Royaume Uni. - Drôle de phrase, je sais, mais c'est comme ça). Je me suis donc baladé dans le parc du domaine, un très bel endroit, vaste et reposant, où l'on trouve des choses étonnantes, comme ce splendide totem.
À croire que j'étais dans les Cantons du Nord et non de l'Ouest, puisqu'après le totem, je suis tombé par hasard sur cet inukshuk dans les jardins du GG! Fait intéressant: la coutume veut que lorsqu'un visiteur important soit reçu à Rideau Hall, il plante un arbre dans les jardins, en souvenir de son passage. On peut donc s'amuser à lire les plaques identifiant qui a planté quel arbre dans le parc, une activité qui peut rapidement devenir obsessionnelle si on cherche un arbre planté par JFK, par exemple (et c'est grand, un parc, quand on cherche un arbre spécifique).
Enfin, question de montrer que j'étais bien en vacances malgré l'épisode du Parlement-sans-opinions-politiques, Ottawa, capitale des Cantons de l'Ouest, offre également quelques paysages bucoliques, comme celui, un classique, des chutes de la rivière Rideau.
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