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Gaz de schiste : le risque en vaut la chandelle

Publié le 11 juillet 2012 par Copeau @Contrepoints

Un rapport publié conjointement par la Royal Society et la Royal Academy of Engineering vient nuancer les risques perçus du gaz de schiste. Il y a, comme toujours un risque résiduel mais affirmer qu'on doit renoncer à l'exploitation des gaz de schiste parce que c'est « trop dangereux » revient à militer pour l'utopique risque zéro.

Par Youri Chassin, depuis Montréal, Québec.(*)

Article publié en collaboration avec l'Institut Economique de Montréal.

Gaz de schiste : le risque en vaut la chandelle
C'est l'été au Québec, le soleil plombe et le mercure gravit le thermomètre allègrement. Naturellement, je plonge dans un lac ou je fais une saucette dans la piscine chaque fois que c'est possible, et je ne suis clairement pas le seul ! Pourtant, comme les médias nous le rappellent régulièrement, la baignade peut causer la mort. Sommes-nous tous terriblement inconscients ? Ou n'est-ce pas plutôt que certains risques valent la peine d'être pris ?

Dans le débat entourant le gaz de schiste, les opposants s'inquiètent des risques associés à une technologie nouvelle : eau potable contaminée, émanations dangereuses, rejet dans l'atmosphère de grandes quantités de gaz à effet de serre... Dans le style dramatique, difficile de faire mieux que « l'eau de mon robinet pogne en feu comme le propane de mon barbecue ! » Mais l'anecdote, fausse d'ailleurs, ne fait pas une tendance et les craintes ne font pas un risque avéré.

Un rapport publié conjointement par la Royal Society et la Royal Academy of Engineering vient justement nuancer ces risques perçus. Ces deux institutions britanniques jouissent d'une réputation enviable dans les milieux scientifiques. Et les risques associés généralement à l'exploitation du gaz de schiste ont été clairement exagérés à la lumière de leurs conclusions.

  • La contamination des nappes phréatiques est improbable.
  • Les risques sismiques associés à la fracturation hydraulique sont plus faibles que ceux découlant des mines de charbon.
  • Les risques « peuvent être gérés efficacement » en Grande-Bretagne.

Est-ce que le rapport conclut qu'il n'y a aucun danger ? Non. Il y a toujours un danger à tout. Mais affirmer qu'on doit renoncer à l'exploitation des gaz de schiste parce que c'est « trop dangereux pour l'environnement et la santé » revient à militer pour l'utopique risque zéro. À ce compte-là, aussi bien arrêter de travailler pour ne pas avoir à prendre le risque d'un accident d'auto.

L'ingéniosité humaine

Le développement économique est risqué : il est donc normal qu'on fixe collectivement certaines balises et bonnes pratiques, que des vérifications aient lieu, et qu'on continue de faire avancer les connaissances scientifiques. C'est aussi ce que recommande le rapport dans le cas du gaz de schiste.

Un accident est possible, ou une fuite. Il y aura probablement des embûches et des nids-de-poule dans la route du développement économique. Aller de l'avant, c'est prendre ce risque. C'est aussi se donner l'opportunité d'accroître nos connaissances et de régler les problèmes qui surgiront. Parce que l'ingéniosité humaine présente cette singulière faculté de résoudre les défis qui semblaient insurmontables. Souvenons-nous qu'il paraissait impossible, il n'y a pas si longtemps, que l'on puisse se baigner dans le fleuve St-Laurent.

Je suis certainement optimiste quant à la capacité de l'humanité d'évoluer, de prospérer et de trouver les façons de faire les plus sécuritaires, bien que le risque ne soit jamais nul.

(*)Youri Chassin est économiste à l'Institut économique de Montréal. Il signe ce texte à titre personnel.


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