Magazine Politique
« Nous sommes un empire (...) nous créons notre propre réalité »
Dans l'édition du journal Le Monde de ce week-end pascal, je vous invite à lire la chronique « Storytelling » donnée à l'écrivain Christian Salmon connu
pour son ouvrage « Storytelling, la machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits » -
ouvrage dans lequel l'auteur nous révèle l'incroyable hold-up sur l’imagination des humains mené par les militaires et les spins doctors de l'Amérique se considérant agir comme
« Empire ». A l'occasion de l'anniversaire de la guerre d'Irak, la lecture du billet de l'écrivain vient tristement nous rappeler que les principes de liberté – dont nous, occidentaux,
nous gargarisons si facilement – sont aussi bafoués dans nos sociétés, de manière certes plus subtiles qu'en Chine ou en Iran, mais bafoués tout de même et ce de manière peut-être encore plus
cynique.
Alors bien sûr, il faut militer pour savoir ce qu'il se passe au Tibet, bien sûr il faut exiger de pouvoir rencontrer la population locale, bien sûr il faut exiger
de connaître la vérité, mais reconnaissons que de notre côté, il faut maintenir la vigilance sur l'art et la manière dont nos responsables conduisent les affaires publiques au nom soi-disant du
peuple qu'ils sont censés représentés.
Pour illustrer cette vision paradoxale de la notion de réalité et éclairer la conscience des citoyens, voici quelques extraits tirés du billet de Christian Salmon
de ce 22 mars :
« Ce ne sont plus seulement les faits qui comptent aujourd'hui dans le monde.
C'est quelque d'aussi émotionnel que la violence et la religion ... »
Charlotte Beers – sous-secrétaire d'Etat à la diplomatie américaine
recrutée trois semaines après les attentats du 11/09/2001
« Vous croyez que les solutions émergent de votre judicieuse analyse
de la réalité observable.
Ce n'est plus de cette manière que monde marche réellement.
Nous sommes un empire maintenant,
et lorsque nous agissons,
nous créons notre propre réalité »
Entretien entre G.W Bush et Ron Suskind publié en 2004 dans le New York Times