Un article du Monde présente les grandes lignes du travail prospectif que l'ANDRA dans le cadre de son inventaire en matière de gestion des déchets radioactifs.
Il apparaît ainsi que le prolongement de la vie des centrales thermonucléaires (de quarante à cinquante ans) devrait permettre de diviser par 9 le volume des déchets radioactifs les plus dangereux : ceux de moyenne activité à vie longue (MA-VL) dont la durée de dangerosité est supérieure à un siècle. En effet, avec les nouvelles techniques d'exploitation et de retraitement, il est possible d'utiliser les déchets actuels comme combustible dans les années à venir.
Cette analyse devraient interroger la position de certains extrémistes anti-nucléaire. Leur souhait (sortir totalement du nucléaire) est louable et mérite d'être analysé. Mais les conditions de sortie sont aussi importante que l'objectif visé.
Ainsi, si leur démarche se veut vertueuse, elle doit prendre en compte la question des déchets (c'est officiellement leur préoccupation majeure). L'analyse de l'ANDRA présente à ce titre un intérêt particulier. Mais on peut s'interroger sur leur motivation, lorsqu'on observe toutes les actions de GreenPeace (par exemple), qui s'oppose au fonctionnement de l'usine de La Hague. Certes, elle est loin d'être parfaite et mériterait certainement un suivi plus transparent, mais sans cette usine, point de retraitement des déchets. Et donc, maximisation des volumes et des conséquences.
En s'attaquant en plus au transport des matériaux (qui présente un risque), les activistes imposent le maintien sur les sites de production, qui ne sont pas forcément adaptés et en tout cas en aucun cas en mesure de traiter les déchets.
La démarche de ces extrémistes est évidemment structurée, mais ils utilisent les même moyens que ceux à qui ils s'opposent en matière de communication : ils ne diffusent que la part de l'information qui les sert.
Ce n'est donc pas dans ce cadre de confrontation que la société sortira la tête haute de cette situation. Il faudra encore plusieurs mois (voire années) de concertation, d'analyse, pour trouver une solution répondant aux exigences environnementales et s'inscrivant dans le contexte de production énergétique en réponse à la demande.