Depuis 2009, elles ont déclaré la guerilla urbaine à Londres. Comment ? En tricotant ! Embellir et égayer la ville de leurs oeuvres tricotées, telle est la bataille de tricoteuses anonymes qui ont décidé de sortir le tricot des placard à la naphtaline de nos mamies.
Une cabine téléphonique toute tricotée
Non, vous ne rêvez pas! C’est bien une cabine téléphonique enveloppée d’un monstre en tricot qui se tient au pied de Trafalgar Square. “Dial M for Monster”, tel est son nom mais tout le monde le surnomme Muncher, c’est plus court. Le monstre est l’oeuvre d’une des quatre tricoteuses-guerrières qui répond au nom de combat de Deadly Knitshade. Muncher fait partie d’un projet lancé par British Telecom, BT ArtBox Project : 84 artistes ont été engagés pour relooker les fameuses cabines téléphoniques rouges dans le but de célébrer les 25 ans d’une ligne téléphonique gratuite d’aide aux enfants maltraîtés (NSPCC’s childline).
Des graffiti au point de mousse
Mais Muncher n’est pas la seule création de nos tricoteuses. Point de mousse ou jersey, elles n’en sont pas à leur premier coup. Elles se sont permis de tricoter une énorme pieuvre orange en guise d’écharpe destinée à Charles Darwin, pour que sa statue ne prenne pas froid. De leur bunker en laine, armèes de leurs aiguilles et de leurs crochets, elles opèrent des “yarnstorming graffiti days” pendant lesquels, elles ornent les façades, les mûrs, les bâtiments, les statues, les ponts, bref le paysage urbain, de leurs graffiti en laine et crochet.
Pourquoi faire la guerilla du tricot ?
Mais quels sont le but et le pourquoi de cette bataille urbaine ? Déjà, il s’agit d’amener dans la rue une forme d’art qui n’existait pas avant. Et surtout un art vivant. “Il y a un amour effervescent d’être en vie derrière notre art urbain”, déclarent les tricoteuses avant d’ajouter que leurs faits de guerre apportent beaucoup : “Ils donnent un aspect nouveau et laineux à des espaces publics oubliés”.
Donner de la couleur, de la vie, du “cosy” et du moelleux à la ville, telle est donc la mission des Knit the City. Et la bataille ne se cantonne pas à Londres. Berlin est aussi, par exemple, un autre champ de bataille d’aiguilles et de crochets. Alors pourquoi pas vous ? Si vous êtes nostalgiques des jersey de votre grand-mère ou si vous voulez donner une autre dimension à votre tricot, pourquoi ne pas lancer votre guerilla urbaine en bas de chez vous ? Knit The City organise même des camps d’entraînement à la guerilla urbaine du tricot !
EB