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Citations de Georges ROUALT

Par Unpeudetao

 » Les sujets les plus nobles sont rabaissés par un esprit bas, mais les réalités modestes et simples peuvent être surélevées et magnifiées. Un art dit inférieur peut trouver tout à coup son rédempteur.  »

 » Adore tout ce qui vit sous le ciel, la lumière est si belle, la demi-teinte et même les ténèbres. Ne t’enfuis pas devant la douleur ou la misère comme le cerf aux abois pourchassé par les chiens – ne cède jamais la moindre parcelle de ce que tu sens si bien au-dedans de toi-même, pour des intérêts précaires, des privilèges ou des honneurs trompeurs.  »

 » Je suis un obéissant, mais il est à la portée de tout venant de se révolter, plus difficile d’obéir en silence à certains appels intérieurs et de passer sa vie à trouver les moyens d’expression sincères et appropriés à notre tempérament ou à nos dons, si nous en avons. Je ne dis pas  » ni Dieu, ni Maître « , pour arriver à me substituer ensuite au Dieu que j’ai excommunié.  »

 » Se retirer du monde, croire trouver la paix, quelle gageure si tu ne portes en toi un autre monde qui transfigure les plus misérables matières et leur donne odeur et saveur des fleurs du paradis.  »

 » Évite de donner leçon, ayant si souvent à redresser ton jugement assez précaire. Ne tourne pas le dos à ton temps, en hargne et dépit, et ne va pas toujours te défendre en polémiques bien inutiles, si tu n’es pas en communion constante avec tes contemporains, et même s’ils font de toi moins de cas que d’un caillou sur le chemin. Peut-être ont-ils raison, et fallait-il qu’il en soit ainsi pour ton bien spirituel, sinon pour ta réussite matérielle ?  »

 » Certains artistes sont capables de tirer profit d’une misère intérieure et même matérielle qui devrait les faire crever. Écoutez ce Satan ! Qu’il est donc stupide quand il offre à Jésus, en croyant le tenter, cette terre misérable ! La force de Jésus, c’est son dénuement. C’est pourquoi il fait tant horreur à ces bonnes gens.. Loin des consolations humaines, je suis comme un vieux serviteur, mal compris, mal loti, mal embouché aussi. La conscience d’un artiste digne de ce nom, c’est, sans exagération, une lèpre inguérissable qui se paie en tourments infinis mais parfois aussi en joies silencieuses. En fermant les yeux il me semble quelquefois entendre de lointaines ondes musicales. À mesure que je m’évade en certaine poétique picturale, le silence se peuple d’images, de sons, de vastes contrées, plus inexplorées que le pôle nord ou de petits bosquets, charmants et intimes, comme on en voit chez l’Angelico. Mais on a horreur de tout ce qui se suppose et ne se voit pas de nos yeux.  »

 » Il y a aujourd’hui oubli complet d’une certaine hiérarchie des forces et des valeurs spirituelles. Il y a des règles non codifiées qu’on n’enfreint pas impunément. On les connaît peu à peu quand toute sa vie on a pratiqué son métier avec intelligence (le cœur ne suffit pas en l’occurrence), avec patience et avec des moyens d’expression adéquats. Notre art trouve son équilibre entre deux mondes, celui du contemplatif (mot bien démodé) et le monde objectif. Les deux peuvent se confondre et ne pas se dénouer.  »

Georges ROUALT (1871-1958), peintre français.
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 Le site de la Fondation Georges Rouault :

www.rouault.org

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