Diagnostiquer la sclérose en plaques (SEP) reste un défi, même pour des neurologues expérimentés. Nombreux symptômes, pas d'image clinique uniforme, cette nouvelle découverte sur la réponse immunitaire à la SEP pourrait contribuer à améliorer son diagnostic. Leur découverte, des anticorps qui attaquent un canal potassique spécifique dans la membrane cellulaire. Les résultats sont publiés dans l'édition du 12 juillet de la revue New England Journal of Medicine.
Alors que les canaux potassiques jouent un rôle important dans la transmission des impulsions aux muscles et aux cellules nerveuses et alors que ce sont justement ces processus qui sont inhibés chez les patients atteints de SEP, ces scientifiques allemands du réseau « multiple sclerosis competence network » ont été en mesure d'identifier un anticorps qui se lie avec le canal potassique KIR4.1. « Nous avons trouvé cet autoanticorps chez la moitié des patients atteints de SEP dans notre étude», explique Bernhard Hemmer, professeur de neurologie à l'hôpital de la Technische Universität München (TUM). Un biomarqueur qui n'est pas présent chez les patients sains. Des résultats qui peuvent donc suggérer que KIR4.1 est l'un des objectifs de la réponse auto-immune dans la SEP.
Les humains et les animaux sans canal KIR4.1 sont « en échec » de transmission neurologique et sont incapables de coordonner leurs mouvements correctement. En outre, leur corps ne crée pas des quantités suffisantes de myéline, cette couche d'isolation qui protège les cellules nerveuses. KIR4.1 est principalement présent dans la membrane des cellules gliales, les cellules responsables du contrôle du métabolisme dans le cerveau et de la formation de myéline. Les neurologues étudent donc la façon dont les anticorps de KIR4.1 favorisent le développement de la SEP. Cet auto-anticorps est extrêmement rare chez les personnes atteintes d'autres maladies neurologiques, ce qui en fait un marqueur de diagnostic spécifique à la SEP.
«Cet auto-anticorps pourra améliorer le diagnostic de la SEP et nous aider à la différencier des autres maladies neurologiques», conclut le Pr Hemmer.
Source:New England Journal for Medicine DOI 10.1056/NEJMoa1110740 “Potassium channel KIR4.1 as an immune target in multiple sclerosis”.(Visuel KKNMS Droite: Les auto-anticorps se lient à la membrane des cellules gliales dans le sérum de la SEP. Gauche : montre un échantillon de sang d'un patient avec une autre maladie neurologique)
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