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Le signal

Publié le 13 juillet 2012 par Alteroueb

J’entends d’ici les mains qui se frottent d’aise dans les états-majors politiques de l’ancienne majorité. A la veille du 14 juillet, les premières bombes à retardement, savamment confectionnées, habilement réglées pour produire un maximum de dégâts dans les rangs du nouveau gouvernement et de ses soutiens, commencent à illuminer le paysage, et retombent en chapelets sur une population hagarde et désemparée. Devant un tel choc, la tentation est grande de vouloir s’en prendre à François Hollande, à Jean-Marc Ayrault et consorts. Même la blogosphère, dite de gauche, se chauffe.

PSA, la bombe à retardement de l'UMP
Pour ma part, le coup porté avec l’annonce du plan social de PSA s’apparente même à une déclaration de guerre. D’autres, et non des moindres comme Sanofi (5,7 milliards d’euros de bénéfices en 2011), Areva, les opérateurs de téléphonie mobile, le volailler Doux, Arcelor à Florange, mais aussi Carrefour, la Société Générale, Air France, Groupama, Danone, la Fnac et quelques autres mastodontes ont ou vont très bientôt communiquer dans ce sens. On y trouve des fleurons naguère, voire toujours ultra-profitables, et on peut légitimement se demander ou sont passés les colossaux bénéfices, et les diverses aides mises à disposition par la collectivité.

Je parle à dessein de guerre, parce que tout simplement, la société a été trompée. La droite précédemment au pouvoir a trompé la France. Cette manne a essentiellement servi à développer les délocalisations et à entretenir les rémunérations des actionnaires et dirigeants, tous grands soutiens de l’état UMP d’alors, pendant qu’on exigeait des salariés toujours plus d’efforts, de sacrifices, et de productivité, faute de quoi, le chômage serait au bout du chemin. Aujourd’hui, on y est. La crise a bon dos. Elle n’explique pas tout, et surtout pas les choix stratégiques désastreux, le manque d’anticipation et de vue à long terme. Rappeler que tout cela est la faute aux 35 heures, au coût du travail, au manque de compétitivité, de formation, d’innovation, c’est oublier qui était au manche pendant les 10 dernières années.

En principe, personne de devrait être dupe. Il est de notoriété publique que l’annonce d’un nombre conséquent de plans sociaux a été repoussé au delà des élections présidentielles afin de ne pas alourdir un peu plus le bilan du président sortant. La bombe PSA est un bien mauvais signal, une peau de banane en bonne et due forme, annonçant une période mouvementée, certainement violente, dont l’actuel gouvernement va inévitablement souffrir.

Que faire, de surcroît dans des entreprises souveraines, libres de leurs choix ? Le gouvernement a peu de marge de manœuvre, sauf qu’en la matière, l’incurie des directions engage la nation puisque c’est la collectivité qui mettra au final la main au portefeuille. J’ai personnellement bien peu d’idées à proposer dans ce vaste gâchis. Mais je commencerai par supprimer toutes les parties variables des rémunérations des décideurs, puis je limiterai leur fixe à 20 fois le salaire minimum de l’entreprise, comme l’a proposé François Hollande lors de la campagne présidentielle, ce qui sauverait certainement quelques centaines d’emplois…

Chiche !


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