Si certains aspects extérieurs de la religion catholique évoluent avec le temps et avec le progrès, sa doctrine dictée par l’Évangile demeure immuable, le mot « actuel » ne peut lui être associé.
Donc, ceux qui veulent tout remettre en question ne sont que des fauteurs de troubles ignorant que, depuis près de deux mille ans, il y eut constamment des esprits portés au doute, à la discussion, et entraînant des groupes hors de l’Église.
C’est assez souligner qu’ils s’éloignèrent de la vérité.
Si les Apparitions de Lourdes ne sont pas un article de foi, l’Église les a reconnues. Nier la mission spirituelle et surnaturelle de Lourdes, c’est oublier les récits évangéliques où sont relatés en toute simplicité les miracles opérés par le Christ. Alors, pourquoi ne pas admettre que, par l’intercession de sa Mère, l’on puisse constater à Lourdes des faits aussi miraculeux que ceux de l’Évangile !
Lorsque je suis allée à Lourdes pour la première fois, j’avais douze ans, et la vue de certains malades me fut très pénible. Je m’interrogeais sur l’utilité de faire voyager des personnes qui, logiquement, auraient étés beaucoup plus à l’aise dans leur lit.
Mon père, comme médecin, se rendait chaque jour au bureau des constatations médicales. Le troisième jour il en revint très troublé. À ce même bureau, il avait trouvé un homme attablé devant une tranche de jambon et une tartine. Tous l’observaient avec admiration : cet homme qui, le matin même, ne pouvait ni marcher, ni manger normalement était venu à pied après avoir, quelques instants auparavant, quitté sa petite voiture de malade. Les certificats médicaux notant l’affection dont il était atteint, le déclaraient incurable.
L’Église, très prudente, reconnut seulement plus tard l’authenticité du miracle.
« Cet homme, me disais-je, a eu raison de quitter sa chambre pour venir implorer Notre-Dame de Lourdes. »
Pourtant, ensuite, je fus témoin de faits que j’estime tout aussi surnaturels ; revenant de Lourdes par le train, je vis embarquer successivement des malades pour la plupart gravement atteints. Remplie de pitié, je les supposais désespérés de n’avoir pas été guéris. Beaucoup d’entre eux, au contraire, avaient le sourire aux lèvres. Ils paraissaient heureux, apaisés et quelques-uns d’entre eux plaisantaient avec humour.
Et sérieusement, une grande infirme confiait à son brancardier : – Ce voyage m’a fait tellement de bien que je reviendrai l’année prochaine.. Peut-être vous reverrai-je.
Je racontais cela à un homme qui, malgré sa foi, ne désirait aucunement accomplir un pèlerinage à Lourdes, et n’accorda aucun intérêt à mon récit.
Quel ne fut pas mon étonnement d’apprendre, par la suite, qu’il était allé à Lourdes et qu’il avait été pris par cette atmosphère unique l’élevant au-dessus de lui-même !
À Lourdes, disent certains, on prie.. on chante comme des enfants.. N’est-ce pas grâce à cette humilité, à cet esprit d’enfance si chère à sainte Thérèse de Lisieux, que notre cœur s’élève malgré nous ?
Notre-Dame de Lourdes n’a rien à faire avec les orgueilleux qui veulent à tout prix refaire l’Église, discuter ses dogmes, haïr ceux dont la piété est trop simple, la charité trop universelle, le jugement trop droit. Elle n’a rien à faire non plus avec les catholiques qui n’admettent pas que leur titre exige la dignité de soi-même et des autres, et la résistance aux idées perverses et funestes.
N’est-ce pas grâce à la prière que nous pourrons obtenir et communiquer aux autres la plénitude de notre vie intérieure, et non en critiquant tout dans l’Église. Soyons fidèles à celle-ci dans son Unité. Et soyons catholiques tout simplement, sans y adjoindre tel ou tel adjectif complémentaire.
Soyons comme Bernadette, si humble, mais si forte dans sa Foi qui ne la laissa jamais faiblir dans le récit de ses Apparitions.
Et grâce à Notre-Dame de Lourdes, tous les « grands parleurs », les réformateurs, les amateurs de changements et de discussions oiseuses, jouiront de la grâce d’un merveilleux silence leur permettant d’entendre dans leur cœur le message de l’Évangile.
Germaine ACREMANT (1889-1986).
Recueilli dans » Pour vous, qu’est-ce que Lourdes ? « .
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