Quand on habite dans une petite bourgade, acheter des préservatifs sans se faire remarquer relève du défi.
Je suis une fille et j’achète des préservatifs, c’est pas toujours facile à assumer mais à la campagne, la réputation est en jeu.
Quand on commence une relation (c’est obligatoire) ou on fait une pause dans la contraception, il est nécessaire de se protéger.
Anecdote 1
Mon ami me demande d’aller acheter des préservatifs. Je lui réponds qu’il n’a qu’à y aller et que c’est son domaine. Bref, au fil de la discussion, il parvient à me convaincre.
Pensant que les préservatifs étaient inscrits dans les mœurs, je décide courageusement d’aller vers 17 heures à un distributeur près d’une pharmacie un samedi après-midi.
Il n’y a pas grand monde dans la rue. Toutefois, deux personnes âgées sont assises dans un banc non loin de là.
Quand elles me voient mettre une pièce dans le distributeur, j’ai droit tout simplement à une insulte peu gratifiante : « Regarde une fille de joie ». Rien que ça !
Anecdote 2
Je décide d’aller à la pharmacie pour acheter des bricoles et des préservatifs accessoirement. Je présente mon ordonnance à la pharmacienne qui va chercher mes médicaments tout sourire. Puis, au moment de régler, je pose la boîte devant elle.
Là, la pharmacienne (personne qui est sensé vendre des préservatifs « tous les jours ») me dévisage, efface son sourire et planque la boîte dans le sac comme si c’était son achat.
Du coup, elle oublie même de me donner les recommandations habituelles pour mes médicaments.
Plus inquiétant, au-delà du côté sexuel, le préservatif protège des IST telles que le Sida.
Le préservatif devrait être considéré comme quelque chose de naturel et non vu comme un truc honteux : avoir honte d’avoir une vie sexuelle, c’est bizarre.
Et vous, si vous achetez des préservatifs, quel regard les gens posent-ils sur vous ?
Et qu’en pensez-vous ?