Magazine Société

Les petits matelots prennent le grand large

Publié le 17 juillet 2012 par Seifenblase @Pointe_d_Actu

Depuis lundi, six enfants de huit à 13 ans apprennent à manœuvrer un catamaran sur le port de plaisance de l’Epervière, à Valence. Une nouvelle session aura lieu à la fin du mois d’août.

Partir dompter les flots, c’est un peu le rêve de tous les enfants. C’est pour réaliser ce rêve – et en faire comprendre les difficultés – que tous les étés depuis vingt ans, le Cercle de Voile de Valence propose des stages d’une semaine aux enfants à partir de sept ans. De 9 h à 17 h, du lundi au vendredi, jusqu’à dix jeunes peuvent apprendre à manier la barre, si les conditions météo le permettent. Depuis lundi, Zacharie Roubeaud, 10 ans, Rémi Maillo, 13 ans, Antoine Fontaine, 9 ans, Caroline Rey, 14 ans, Elora Vallon, 12 ans et Charles Deleporte, 12 ans ont donc pris possession de trois catamarans et de dériveurs. Mais avant la partie pratique, il y a de la théorie à connaître. Quelques règles élémentaires de priorité sur l’eau mais surtout, comprendre comment orienter sa voile selon la position du vent. « C’est souvent le plus compliqué pour les débutants et c’est à cause de cela qu’ils tombent à l’eau » explique Patrick Arnaud, le moniteur.

Les petits matelots prennent le grand large

Aidés par leur moniteur, les jeunes s’attèlent à monter la voile de leur catamaran avant de pouvoir les mouiller au port de l’Épervière, situé juste en contrebas. Photo Anaïs VENDEL

Et quarante-cinq minutes plus tard… « Je n’ai pas tout compris, surtout les calculs pour connaître la position du vent » avoue Zacharie Roubeaud. Et pour cause, au-delà des termes techniques anglophones utilisés, calculer l’origine du vent nécessite de savoir utiliser des vecteurs. Des notions mathématiques que des jeunes de dix ans n’ont pas encore forcément étudier à l’école. Mais à la sortie, Patrick sait qui avancera plus rapidement que les autres. « Même s’il est plus jeune, Antoine est plus attentif que Zacharie par exemple et je pense qu’il progressera plus rapidement ». Antoine, c’est grâce à son père s’il est inscrit à ce cours.   « Il fait de la planche à voile et il pensait que ce serait pas mal que j’essaye la voile. Et il avait raison, c’est bien !». Pour Zacharie, c’est le deuxième stage de voile et le plus compliqué pour lui, c’est de monter les voiles. Et le vocabulaire. « On ne dit pas cordages, ça n’existe pas sur un bateau… reconnaît le garçon, qui avoue ne pas connaître le vrai terme. Mais j’aime bien naviguer, voyager. C’est sympa d’aller vite mais j’ai un peu peur d’aller à l’eau. Mais c’est les risques du métier ! ».

« La voile, c’est le moteur ; le vent, le carburant »

Personne n’ira à l’eau, fraîche, ce matin-là. Il faut dire qu’à cause du vent, de petites voiles ont été montées sur les catamarans. « Le Rhône a tendance à faire peur mais on sait que ça peut être dangereux, on fait très attention à la sécurité et on s’adapte à la météo » explique Patrick. C’est d’ailleurs sur cette sécurité que joue le club pour essayer de rameuter les troupes, plutôt dissipée ces derniers temps. Dernier avertissement avant de mouiller : « la voile, c’est le moteur et le carburant, c’est le vent. Si vous réglez mal le moteur, vous n’avancez pas ». Mais sur l’eau, ce n’est pas aussi simple. « Tire ta barre Caroline, mais tire ! Regarde ta voile ! » crie le moniteur, sur son bateau à moteur.

Les petits matelots prennent le grand large

Charles a déjà participé à un stage l’an dernier et connaît donc déjà les rudiments du catamaran. Il peut aider Antoine, le cadet du groupe, qui fait ses premiers pas. Photo Anaïs VENDEL

Comme il le pensait, Antoine a rapidement compris le fonctionnement de la barre, largement aidé par Charles. Si certains sont plus en difficulté, Zacharie, Charles et Elora seront seuls sur leur double coque dès l’après-midi. « Je ne vais jamais arriver à tout gérer ! » s’inquiète la jeune fille. Le but du stage, qui prend fin vendredi, est pourtant bien de savoir gérer seul son bateau. La prochaine session de stage accueillera 9 enfants la semaine du 27 au 31 août.

Article paru dans le Dauphiné Libéré du 20 juillet 2012.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Seifenblase 461 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine