Beauté animale au grand palais...par hayley

Publié le 18 juillet 2012 par Thesistersdiary @thesisterdiary
Bonjour à tous!

Pompom - Tête d'Orang-Outan

J'avais très envie de vous parler de l’exposition "Beauté Animale" que je suis allée voir au Grand Palais in extremis. En effet, elle est désormais achevée et les retardataires ne pourront, donc, pas la voir (j'ai l'impression de vous narguer!)
J'ai été très séduite par cette exposition originale: l'amie des bêtes en moi fut conquise! 
Ici, c'est l'animal en tant que sujet absolu qui domine: aucun humain à l'horizon ou alors il se fait très très discret! 

Géricault - Tête de lionne

120 œuvres de l'art occidental post-médiéval disséminées dans les grandes salles aérées et aux couleurs chaudes explorent un sujet passionnant
Chaque oeuvre présente un cartel très complet qui précise aussi le nom scientifique de l'animal et nous indique si c'est une espèce en voie de disparation, disparue...Ce n'est pas "démago", au contraire: très intéressant. Et puis, franchement, peut-on réellement évoquer le monde animal, quand bien même au sein d'une exposition artistique, sans aborder, en substance, cet aspect crucial.
Car il est bel et bien crucial puisque l’exposition nous fait prendre conscience que l'art est aussi un outil de documentation précieux: le dodo inconnu aujourd'hui mais dont des représentations subsistent, l'ours blanc tristement évoqué dans la dernière salle qui risque de disparaître de son élément naturel...
La présentation s'élabore autour de grands thèmes qui sous-tendent l'idée que cet art a pu se développer grâce aux avancées scientifiques (étude anatomique, planches zoologiques..) mais aussi grâce à la fascination exercée par les bêtes sur les hommes. 

Dès le XVIème siècle, les traités de zoologie illustrés se développent et analysent la nature animale sur le vif. 

Jean-Jacques Audubon

Suivent des répertoires d'anatomie popularisés grâce au développement de la pratique vétérinaire au XVIIIème siècle, et au XIXème siècle, ces études atteignent leur apogée. 

Stubbs - Squelette d'un cheval

La photographie permettra, elle, d’étudier le mouvement et de décomposer le geste d'un oiseau en plein vol, d'un cheval au galop...
La quatrième salle explore avec attention la zootechnie qui consiste à transformer génétiquement les animaux afin d'en créer de nouveaux . Cette science inspirera les artistes qui produiront des oeuvres reflétant l'artificialité d'une telle technique.

Jeff Koons - Caniche

Après avoir étudié les animaux quant à leur nature, l’exposition se tourne à partir de la cinquième salle vers une analyse plus "abstraite" se concentrant sur des valeurs morales, affectives, symboliques...

Gloria Friedmann - Les représentants

Les oeuvres fondées sur les préjugés entourant les animaux à cause de la mythologie, des fables...sont présentées avec beaucoup de pertinence et on apprend beaucoup: le chat assimilé au démon jusqu'au XVIIIème siècle avent de devenir un gentil matou au foyer, le chien toujours admiré par l'homme auquel il voue une fidélité sans faille, les fauves majestueux et impressionnants...

Jacopo Bassano - Deux chiens de chasse liés à une souche (Premier portrait  d'un chien seul)

Manet- Rendez vous des Chats

A l'étage, on se trouve confronté à la notion de beau et de laid: quid du rat, de l'araignée, de la chauve-souris...qui nous effraient tant et que les artistes réhabilitent.

Picasso- Crapaud

Et le singe tant moqué, réduit à reproduire des activités humaines occultant sa véritable nature comme la mode des Singeries du XVIIIème siècle en témoigne.
On nous rappelle aussi l'origine des ménageries et des zoos et la découverte d'animaux exotiques par les Occidentaux fascinés par ces bêtes venues d’ailleurs!

Pieter Boel - Etude d'un porc-épic

Qu'on les découvre grâce aux explorations ou parce qu'elles sont offertes telles des présents d'une valeur inestimable, elles inspirent les artistes qui parfois ne les ont même pas vues!

Durer - Rhinocéros

Enfin, on achève notre parcours dans la blancheur éclatante d'une pièce qui présente l'ours blanc. Comme je l'ai déjà évoqué, cette pièce met la lumière sur la fragilité de cette espèce et on quitte l'exposition le coeur un peu lourd...

Pompon - Ours blanc

Gilles Aillaud - Ours blanc


Vous l'aurez compris, je pense, j'ai beaucoup aimé!
Un sujet parfaitement traité grâce à un choix éclectique d'oeuvres étudiées au sein de thématiques judicieuses et passionnantes.
On y comprend l’évolution de la représentation animale, son lien infaillible à la science et son développement, son rapport à l'homme qu'il fascine, terrorise, inspire...
En dehors des considérations affectives que l'on éprouve face aux animaux et à leur fragilité face à l'Homme envahissant, on porte également un jugement artistique et esthétique face à ses oeuvres reflétant la précision d'un pinceau imitant des plumes à la perfection, d'un trait de fusain dessinant un muscle, d'un bronze puissant!
Une pure merveille à la scénographie impeccable que je suis bien contente d'avoir vue!
Bonne soirée Bises!