La route va être longue jusqu’à Tipperary

Il n’y a pas encore si longtemps, pour faire déchirer la chemise d’un snob québécois du poker, il suffisait de dire que les vautours mettent en péril l’écosystème du poker. Depuis quelques jours, l’attitude change un peu … du moins sur Internet dans les forums québécois de poker.

Il y a aussi une dissonance inattendue. Des gens qui ne s'offusquent pas des logiciels d’aide à la décision, lorsqu’il s’agit de jouer en ligne, se plaignent que les salons de live poker sur la réserve amérindienne de Kahnawake créent un déséquilibre inacceptable en inondant les tables avec trop de professionnels de l’établissement (Voir commentaire 13 et suivants). Quand on est du côté désavantagé, on n’aime moins ça les situations structuralement désavantageuses.

En ce qui concerne EspaceJeux, parmi les participants aux forums de discussion, le problème semble perçu comme étant d’abord un déséquilibre dans le rapport requin/poisson. Il y est aussi question d’une ristourne (rakeback) jugée insuffisante, de la main crève-cœur trop improbable ainsi que de la vétusté du logiciel. Bref, toutes ces interprétations sont égocentriques (moi yen a vouloir plus de sous) et ratent l’occasion de penser système. Le point central : le joueur récréatif n’en a pas pour son argent … en plus, on l’insulte.

Hier (vendredi), EspaceJeux a essayé de colmater plusieurs critiques en annonçant sur PokerCollectif des changements qui seront apportés au logiciel de poker en ligne (voir commentaire 4520). Allo la lune : ce n’est pas sur un site privé que ce type d’annonce doit être fait. Chez EspaceJeux, il semble qu’on tarde à comprendre qu’on y gère un site étatique plutôt qu’une binerie offshore.

À part la classification des joueurs à l’aide de couleurs (il faudra voir en quoi cela consiste vraiment), ces changements sont essentiellement destinés à créer une impression d’importance chez les vautours. Manifestement, EspaceJeux cherche ses solutions au mauvais endroit. Le joueur récréatif n’en a pas pour son argent … en plus, on l’insulte … et on l’insulte davantage quand on tète prioritairement les vautours.
Photo recadrée : Nico&Co