Colère des peuples, aveuglement des dirigeants

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Les dirigeants européens qui se laissent entraîner dans les filets à mailles rigides des technocrates et financiers soumis à la doctrine libérale orthodoxe feraient bien de se méfier, car la colère des peuples est grande. L’exemple de l’Espagne, après la Grèce, risque bien de sonner le glas d’un système économique à bout de souffle qui n’a d’intérêt à perdurer que pour les plus aisés et les plus cupides. Les autres ne font que subir des programmes d’austérité à répétition, de plus en plus drastiques, qui rognent sur leurs besoins les plus fondamentaux. Cela constitue une intolérable injustice dont tout un chacun, aussi limité soit-il, peut à présent se rendre compte. Quel sens pour le peuple peuvent avoir en effet des mesures destinées à renforcer la solidité des banques quant elles diminuent les salaires, y compris des plus modestes, des minimas sociaux ou des allocations chômage qui suffisent déjà à peine pour (sur)vivre ? Le phénomène est d’autant plus absurde qu’il conduit les pays européens à la catastrophe, car en diminuant trop fortement les dépenses publiques et le pouvoir d’achat, les ménages pourront moins dépenser, les entreprises auront moins de commande, et cela précipitera les économies nationales dans la récession…

Sous ses allures débonnaires, il n’est pas certain que notre propre Président puisse s’abstenir encore longtemps de donner des gages au Léviathan actuellement en action, qui ne se contentera certainement pas du gel du salaire des fonctionnaires pour satisfaire sa soif de profits à court terme d’ actionnaires sans morale ni frontières, comme l’exemple de PSA le montre bien.

N’en aurons nous donc jamais fini de ce monde sans cesse à vivre… et à tuer ?

Un autre monde est possible, et il nous faudra bien nous atteler à le construire, avec ou sans ces gens là. Qui n’ont encore et toujours rien compris.