Si on l'injuriait, il feignait de ne pas entendre. Malgré tout, la police veillait au grain. Le 11 novembre 1962, un quidam est interpellé sur les Champs-Elysées pour avoir crié au passage du cortège présidentiel : "A la retraite !" Ce que la 17echambre du tribunal de Paris, devant laquelle il est cité à comparaître, interprète, pince-sans-rire, comme une mise en cause de "l'aptitude du président de la République à remplir les hautes fonctions dont il assume la charge". Sanction : 500 francs d'amende.
La mansuétude prédidentielle ne date en fait que de Giscard d'Estaing, poursuivie par Mitterrand et Chirac, et il n'est pas vain de rappeler en ce lendemain d'un 22-Mars historique que cette époque était proprement glaciale, plus propre…