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Cahiers du cinéma : Le succès de The Dark Knight Rises inspire les réalisateurs français

Publié le 24 juillet 2012 par Bravepatrie

Aucun film n’a semé autant de mort et de destruction depuis le Triomphe de la Volonté, le blockbuster de Leni Riefenstahl. Un film génial pour les uns, un film mauvais pour les autres, un film de débiles pour les Républicains, mais un film qui restera dans l’histoire et qui n’a pas fini d’inspirer des générations entières de réalisateurs français.

Dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, un tireur fou tuait 12 personnes et en blessait 58 autres dans un cinéma de la banlieue de Denver (Etats-Unis) à l’occasion d’une avant-première de The Dark Knight Rises. Samedi soir, le sort s’acharnait et des dizaines de journalistes et critiques de cinéma français se noyaient sous un déluge de sperme à la sortie de la projection programmée au Grand Rex. Les survivants ont rivalisé d’adjectifs dithyrambiques pour décrire l’indescriptible.

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Batman a reçu un accueil très enthousiaste dans la presse

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Batman a reçu un accueil très enthousiaste dans la presse

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Batman a reçu un accueil très enthousiaste dans la presse

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Batman a reçu un accueil très enthousiaste dans la presse

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Batman a reçu un accueil très enthousiaste dans la presse

« Une apnée délirante de presque trois heures durant lesquelles l’on ressort épuisé, les jambes tremblotantes, le souffle court », selon Emilie M., qui a retenu sa respiration durant de longues minutes sous l’abondante production de la critique. « Epoustouflant, le bouquet final et un réel et savoureux plaisir de cinéma » ici. « Intelligent, divertissant, émouvant et profond. On n’ose pas encore le mot de « chef-d’œuvre ». Peut-être que l’on a tort ! » .

Bref, un incroyable concert de louanges pour accueillir ce film qui parvient avec brio à se hisser (presque) au niveau de The Artist, des Visiteurs ou de la 7ème Compagnie. D’ailleurs, le maître incontesté du cinéma hexagonal et génial metteur en scène Michel Hazanavicius n’a pas caché son intention d’en faire un remake muet franco-français avec Jean Dujardin dans le rôle principal, épaulé par la brillante Bérénice Bejo dans le rôle de Robin, fidèle lieutenant du super-héros chauve-souris.

Oui, car n’oublions pas que Batman signifie littéralement, dans la langue de Shakespeare, « homme chauve-souris ». La chauve-souris, animal à l’image mystérieuse, souvent terrifiante, renvoie à la mythologie du vampire suceur de sang. « À cause de leur aspect étrange et de leur vie nocturne et, par voie de conséquence, du mystère qui entoure leur mode de vie, elles sont souvent victimes d’idées reçues qui leur ont valu longtemps d’être persécutées par l’homme » [1]. En ces journées graves où l’on évoque le douloureux souvenir de la rafle du Vel’ d’Hiv’, l’image du Batman longtemps persécuté pour son mode de vie et qui revient vengeur, équipé d’armes ultra-modernes, bouter le terroriste hors de Gotham City, prend tout son sens.

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Sur France 3 ce soir, dans striptease : "Batman, une France profonde en quête d’identité"

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Sur France 3 ce soir, dans striptease : "Batman, une France profonde en quête d’identité"

Mais la chauve-souris est aussi un animal symbole de fertilité, un animal qui apporte la vie autant qu’il peut la détruire dans cette soif d’une justice froide qui anime le Batman. Une soif inextinguible depuis qu’il a vu de ses yeux d’enfant embués d’innocentes larmes ses parents tomber sous les balles d’un hors-la-loi : « La déjection de chauves-souris d’Europe est semblable aux crottes de souris. La distinction se fait à la main : frottée entre deux doigts, celle de la souris s’écrase, celle de la chauve-souris s’effrite. À l’œil, on voit également dans la crotte de chauve-souris des résidus brillants (aile et élitre d’insecte). Ce guano de chauve-souris est un excellent engrais mais il faut le couper à 50% avec de l’eau pour l’utiliser sans brûler les plantes » [2].

De l’eau, un peu de guano de Batman effrité, la vie. Une belle métaphore qui transporte doucement nos esprits vers des rivages verdoyants gorgés de soleil, bien au-delà de l’obscure Batcave qui sert de refuge à notre héros, chevalier des temps modernes. Un trou noir, béant et profond. Un trou noir qui sent mauvais et où même le fidèle Alfred ne s’aventure qu’exceptionnellement, effrayé d’y découvrir quelque sombre vérité sur son maître.

Le Batman cherche sa rédemption en l’apportant à ses ennemis. Et nous, allons-nous trouver la nôtre ?

Et sinon, nous n’avons pas vu ce film.

Notes

[1] Source : Wikipédia

[2] Ibid.


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