Quel est donc le rôle d'Arnaud Montebourg au ministère du "redressement productif" ? Quelle peut être son utilité à la tête de ce ministère alors qu'il ne possède pas de compétences en économie et qu'il n'a jamais travaillé dans une entreprise ?
Un article du Parisien libéral.
Il faut dire que le Ministre du Redressement Productif cumule tout ce qu'on peut reprocher au socialisme :
- la vanité de croire qu'un ministre est plus compétent qu'une foule d'entrepreneurs pour savoir ce que veulent les consommateurs,
- la prétention de vouloir mettre en œuvre les solutions de Keynes, alors qu'elles ont prouvé leur inefficacité,
- la capacité, assez incroyable, de lancer des anathèmes, sans fondement.
Quels anathèmes ? De quel droit Montebourg attaque-il les Peugeot, comme demande Kerdrel ? Quand Montebourg accuse un groupe de mensonges et de dissimulation, se rend-il compte qu'il accuse aussi des centaines de comptables, de contrôleurs de gestion et de financiers qui travaillent pour ce groupe ? Si Montebourg pense qu'il y a eu mensonge, pourquoi ne demande-t-il pas à la brigade financière d’enquêter et à l'Autorité des Marchés Financiers de sanctionner ? Le défaut de communication est un délit, pour les entreprises cotées.
Le problème de Montebourg est double. Comme les autres ministres, il n'a jamais travaillé dans une entreprise. C'est une première dans un gouvernement qu'aucun ministre n'ait d'expérience de plus de 2 ans dans le secteur privé. Mais surtout, les interventions de Montebourg sont contreproductives.
En ce qui concerne PSA, les investisseurs anglo-saxons se demandent, à juste titre, pourquoi l’État se mêle du sort d'une entreprise privée. Quand un fond qatari ou chinois aura racheté et liquidé Peugeot, peut-être que Montebourg sera content ?
Un autre exemple, c'est Fralib, l'usine de thé près de Marseille qu'Unilever cherche à fermer. Montebourg est fier de remettre les parties prenantes autour d'une table de discussion. Mais sait-il que tant que le cas Fralib n'est pas reglé, Unilever ne peut pas embaucher et se développer comme il le souhaite ?
Sans doute le sait-il, mais il est aussi au courant du fait que 10 gusses avec des banderoles CGT ou Sud ont plus de poids médiatique qu'un entrepreneur, dans son coin, qui crée un, deux ou dix emplois.
Il y a un problème de demande de thé Lipton ou de Citroen C3. Est ce que Montebourg pense sérieusement savoir mieux que les consommateurs eux-mêmes ce qui est bon pour eux ? Est-ce qu'il pense aussi qu'en rapatriant les hotlines en France, nous allons résoudre le problème de pouvoir d'achat dans ce pays ?
Alors, comme se demande la Tribune, Montebourg... Zorro ou Don Quichotte ? Bruno Bertez, sur le blog à lupus, parle d'erreur de casting. Pour H16 de Contrepoints, PSA montre que Montebourg n’est qu’un petit fusible. L'Hérétique, un centriste posé et modéré, écrit carrément que Montebourg est un guignolo !Ne soyons pas si méchants. Montebourg aura au moins servi à une personne. Après avoir négativement impacté la carrière d'Audrey Pulvar (sur un juste retour de flamme, voir Arnaud Montebourg : l'arroseur arrosé sur YouTube), Montebourg lui aura indirectement servi à retrouver un job aux Inrocks, une publication possédée par un financier proche du PS (lire une connivence "normale", sur le blog de Jean Quattremer). Tout n'est donc pas perdu !
Le changement promis par Flamby, ça n'est pas pour maintenant, mais le redressement productif, lui, marche pour certain(e)s ! Pauvre électeur socialiste, roulé dans la farine... et bon courage aux employés de Sanofi, Jet Aviation, Bouygues Telecom, Fram, Doux, Sony Music France, Microsoft France, Cheuvreux, Air France, HP, Voyage Fram... qu'ils n'oublient pas que si Montebourg ne peut rien pour eux, des créateurs de PME, eux, créent des emplois. Ils sont simplement discrets et inconnus, à l'image de Augment, Feel Like Ohm et tant d'autres.
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