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INFECTIONS Nosocomiales: ABRI, la bactérie opportuniste ultrarésistante – InVS

Publié le 25 juillet 2012 par Santelog @santelog

INFECTIONS Nosocomiales: ABRI, la bactérie opportuniste ultrarésistante – InVSAvec un taux de létalité de 17%, une prévalence au sein des infections nosocomiales de plus de 11%, une croissance impressionnante du nombre de cas rapportés, en particulier dans les services prenant en charge des patients brûlés, cette bactérie pathogène opportuniste, Acinetobacter baumannii (AB) responsable d'infections sévères et naturellement résistante à de nombreux antibiotiques, inquiète les autorités sanitaires. L'Institut de veille InVS fait le bilan, dans son bulletin hebdo du 24 juillet sur ce « nouveau type » d'infection nosocomiale.


INFECTIONS Nosocomiales: ABRI, la bactérie opportuniste ultrarésistante – InVS
Acinetobacter baumannii est une bactérie opportuniste responsable d'un nombre croissant d'infections nosocomiales ultra-résistantes et souvent mortelles. Dans les services de brûlés, les signalements d'infections nosocomiales (SIN) pour ABRI représentent plus de 28% des SIN. Car si AB a une capacité pathogène faible, il peut être responsable d'infections sévères chez les patients fragilisés, notamment les patients en réanimation, les immunodéprimés ou les grands brûlés. Ainsi, les unités concernées par ces infections à ABRI sont majoritairement la réanimation (56% des signalements et 11,5% des SIN à ABRI),les services prenant en charge des patients brûlés et les services de soins de suite et de réadaptation.


Sur les 10.288 SIN transmis à l'InVS ces dix dernières années, 343 ont impliqué des ABRI, une incidence qui augmente, précise l'InVS, puisque ces SIN représentaient entre 2% et 3% de l'ensemble de 2003 à 2008 et atteignent 11,1% sur les 5 premiers mois de 2011.


AB est capable d'acquérir rapidement une résistance aux carbapénèmes, dont l'imipénème, conduisant à des difficultés thérapeutiques. Cette résistance s'accroît également et cette émergence est confirmée par plusieurs études, dont une étude génomique du CNRS qui conclut qu'A. baumannii se caractérise par la vitesse à laquelle elle accumule les résistance : en 30 ans, AB serait passé d'une susceptibilité à la plupart des antibactériens à une résistance quasi-totale.


Au total, 172 décès ont été rapportés dans les SIN impliquant au moins un ABRI. Sur les 315 SIN n'impliquant que des ABRI, 160 décès ont été rapportés pour 936 cas au total, soit un taux de mortalité de 17%. 


Des foyers épidémiques ont été relevés dans certaines régions de France, la région Aquitaine, le Nord-Pas-de Calais et la Martinique. Les régions ayant signalé le plus grand nombre d'ABRI sur la période de l'étude, soi 10 ans, étaient l'Île-de-France (27%), le Nord-Pas-de-Calais (18%), l'Aquitaine (9%), Provence-Alpes-Côte d'Azur (8%) et Midi-Pyrénées (8%).


Enfin, le contrôle d'une épidémie à AB passe par une désinfection soigneuse, l'isolement des patients et la fermeture des services contaminés.


Source : InVS BEH 24 juillet 2012 / n° 31-32 (Visuel CNRS Photothèque / Pierre-Edouard Fournier. Acinetobacter baumannii en culture sur gélose chocolat).


INFECTIONS Nosocomiales: ABRI, la bactérie opportuniste ultrarésistante – InVS
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